Le Frère Timothée ALLAIN,
1824-1892
Le cher F. Timothée (Jean-Baptiste Allain) naquit le 21 février 1824 à Elven. Il avait
reçu une instruction élémentaire à peine suffisante pour pouvoir lire et écrire, mais
il gagnait honorablement sa vie, en faisant de solides chaussures, et en exerçant de
temps en temps le métier de charbonnier. Cette dernière occupation lui permettait de
protéger dans les bois les réfractaires si nombreux en Vendée et en Bretagne sous la
monarchie de 1830. C'est en voulant garantir l'un de ses compatriotes contre la poursuite
des gendarmes, qu'il reçut à la jambe le coup de feu qui l'a rendu infirme toute sa vie
et n'a pas été étranger à sa mort.
Après quelques années dans les hôpitaux, il en sortit boiteux, mais résolut de
consacrer sa vie à Dieu. Ce fut en 1856 qu'il alla frapper à la porte de notre noviciat
des Frères, transporté depuis peu de N.D. du Gard à St-Ilan. Ses qualités morales
rachetant largement son handicap, il fut admis, et prononça ses voeux à Noël 1858, à
Langonnet.
Affecté à Cellule, aux premières années de la fondation de l'établissement, il y fut
cordonnier et portier, mais aussi parfois surveillant des orphelins, chambriste,
auxiliaire des Frères, distributeur des goûters des élèves ; et toujours il se
dépensa de son mieux dans ses divers emplois. Son exactitude et sa fidélité était sans
faille.
Malheureusement au bout d'une vingtaine d'années, les cicatrices de la jambe se
rouvrirent, expulsant dès fragments d'os et le faisant gravement souffrir. Malgré cette
existence si pénible, il ne se laissait jamais décourager: "Je ne demande pas à
mourir ni à guérir, disait-il, que la volonté du bon Dieu se fasse."
C'est le 23 août 1892 qu'il reçut son affectation définitive au ciel. Il avait 68 ans,
dont 36 années de présence ininterrompue à Cellule.
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