P. Jean ALLEGRE
Décédé à lîle Maurice le 31/12/1900
Bulletin Général de la Congrégation du St Esprit n° 21 p. 133
La Croix de Maurice, du 6 janvier (1901), publiait les lignes suivantes à la mémoire du
cher défunt :
« Il nous est pénible d'avoir à enregistrer la mort de ce prêtre si jeune et si
sympathique. Vicaire à la Rivière-Sèche. Le R. P. Allègre souffrait depuis quelque
temps de fièvres locales, compliquées de celles dont il avait pris le germe en Afrique.
La maladie résistant aux traitements médicaux, il avait essayé d'un changement d'air et
s'était rendu chez les Frères des Ecoles chrétiennes à Curepipe. Les soins dont il
était entouré ont été, hélas ! impuissants, et il a succombé à un accès pernicieux.
« Ses obsèques ont eu lieu jeudi, à St-Jean. Un grand nombre decclésiastiques
étaient présents. Mgr lEvêque a donné l'absoute (Un terrible accident faillit
arriver au train qui ramenait à Port-Louis les personnes venues pour lenterrement.
Une énorme barre de fer avait été placée en travers des rails et attachée avec du fil
métallique, à un tournant de la voie, entre Beau-Bassin et Petite-Rivière.
Heureusement, le chasse-pierres repoussa la barre, en brisant le fil. Le convoi était
bondé de voyageurs, parmi lesquels Mgr lEvêque et grand nombre de prêtres. On
frémit en pensant à la catastrophe qui pouvait plonger la colonie dans le deuil.)
« Le R. P. Allègre n'avait pas 32 ans. Reçu depuis environ sept ans dans la
Congrégation du St-Esprit, il avait donné à l'Afrique, cette terrible Afrique qui tue
tant de missionnaires, les prémices de son apostolat. L'altération de sa santé l'avait
obligé à retourner en Europe et il avait alors été envoyé à Maurice. Il était
devenu pour le digne curé de La Rivière-Sèche, le R. P. Kocher, un excellent auxiliaire
; son zèle et sa douceur l'avaient fait aimer de toute la paroisse.
« Nous nous associons bien sincèrement au deuil de la Congrégation et du diocèse. »
(n° du 6 janvier 1901.)
Jean-Théodore Allègre était né le 31 mars 1868 à St-Bard-de-Condat
(Puy-de-Dôme). Envoyé à Cellule par son frère, prêtre, qui avait fait aussi ses
études en cette maison, il y passa sept ans ; et, sa rhétorique achevée, il entra, sur
le conseil de son directeur, au grand scolasticat de Chevilly[1]. Après sa profession, le
15 août 1893, il reçut aussitôt son obédience pour la Sénégambie. Il y fut
successivement employé à Kayes et à Kita, puis à Thiès et à Fandène. La maladie
l'ayant obligé de rentrer en France en 1897, il fut destiné, lannée suivante, à
l'île Maurice et placé avec Le P. Kocher à la paroisse du St-Esprit, à la
Rivière-Sèche.
Voici les détails que transmet sur ses derniers instants le R. P. Ditner :
« Le cher P. Allègre est mort Le 31 décembre à 8 heures du soir, chez les bons Frères
de Curepipe, qui ont été admirables de soins et d'attentions pour lui. Il a été
visité par quatre médecins des plus marquants ; aucun n'a pu préciser la cause de son
mal. Finalement, ils se sont rejetés sur la fièvre qui la tracassé depuis son
arrivée à Maurice. Il souffrait beaucoup de la tête, ce qui ne lempêchait pas de
vaquer à son ministère ; soutenu quil était par l'énergie de son caractère, il
a été bien regrettée à la Rivière-Sèche. Vif de caractère, les habitants savaient
apprécier son zèle, son dévouement et sa franche piété. Pendant sa maladie, il se
traînait tous les matins à la chapelle, pour y offrir le saint sacrifice... Le jour de
Noël, il a tenu à célébrer les trois messes, se tenant par moment la tête à l'autel.
« Le jour de sa mort seulement, il lui a été impossible de descendre ; et ce qui le
désolait, c'était la pensée que le lendemain, premier jour de l'an et du siècle, il se
verrait privé encore de cette consolation. La veille, le P. Haaby était monté à
Curepipe ; il le trouva assez calme et reçut sa confession. La mort est arrivée si
inopinément que le curé de Curepipe, appelé à la hâte, n'a pu que lui donner une
dernière absolution et faire les onctions.
Le Père Jean ALLEGRE, 1868-1900 Par le P. LE MAILLOUX
Le P. Allègre est né le 31 mars 1868 à St-Bard, commune de Condat. Envoyé à Cellule
par son frère, prêtre, qui avait fait aussi ses études en cette maison, il y passa sept
ans ; et, sa rhétorique achevée, il entra, sur le conseil de son directeur, au grand
scolasticat de Chevilly. Après sa profession, le 15 août 1893, il reçut son obédience
pour la Sénégambie.
Il y fut successivement employé au Soudan à Kayes et à Kita, puis au Sénégal à
Thiès et à Fandène. La maladie l'ayant obligé de rentrer en France en 1897, il fut
destiné, l'année suivante, à l'île Maurice dans l'Océan Indien, et placé comme
vicaire à la paroisse de la Rivière Sèche. Anémié par des fièvres fréquentes, il
s'était rendu chez les Frères des Ecoles chrétiennes à Curepipe. C'est là qu'il est
mort le 31 décembre 1900, avant d'atteindre ses 32 ans
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