Le Père Maurice Aubrey,
1907-1985.


Né à Périers, le 7 août 1907, il fait ses études secondaires au collège de Viliedieu, puis à Notre-Dame d'Avranches. Ayant entendu l'appel de l'Afrique, il entre dans la Congrégation du Saint-Esprit où il fait profession le 10 septembre 1927. Ordonné prêtre le 2 octobre 1932, il est nommé, l'année suivante, à Madagascar, dans le diocèse de Majunga. Il y passera 46 ans.

Énergique, ordonné, méticuleux même, le Père Aubrey est un homme de devoir, totalement disponible entre les mains de son évêque et de ses supérieurs. Il le prouve bien pendant ce premier séjour qui durera 14 ans. Pendant 5 ans, il s'initie à la langue et au travail missionnaire à Madagascar. Ensuite, responsable de la mission de Madirovalo, il est pressenti pour fonder un nouveau poste dans l'extrême ouest et s'y prépare. Mais l'invasion anglaise et le manque de relève font retarder cette fondation. Le Père Aubrey accepte de remplacer ceux dont la santé défaille. Lui-même est bientôt très fatigué. Il aura besoin de 18 mois de repos en France pour se remettre.

Il retourne à Madagascar en 1949. C'est la période où il pourra déployer ses talents d'organisateur et d'entraîneur d'hommes. Certes, il lui est toujours resté un certain bégaiement, mais le feu apostolique qui l'anime lui permet de surmonter ce handicap. C'est la fondation de la mission de Boanamary (1950-1955), puis, de 1956 à 1963, au niveau diocésain, la Direction de l'enseignement et la mise en route de l'Action catholique. Il en est le pionnier, menant de front les tournées en jeep pour la visite des militants, la rédaction, ainsi que la mise en page et l'impression d'un bulletin mensuel. Ce que la rondo a pu tourner, en ces temps-là ! Le chemin ainsi ouvert, il laissera à d'autres le soin d'aller plus loin.

Commence alors, fin 1963, le troisième volet de sa vie missionnaire. Tout en assurant la chancellerie du diocèse et les cours de malgache au petit séminaire, il assume les fonctions d'aumônier de l'hôpital régional de Majunga, pendant 11 ans. La mobylette a remplacé la jeep. En 1974, la tuberculose le retiendra en France. Mais il repart et, à 68 ans, reprend du service à l'évêché où il met en page, tape et ronéote compte-rendus, circulaires, rapports, etc.

Tous apprécient son travail soigné. Le 6 mai 1979, usé, il rentre en France définitivement. Mais pas question de retraite ; ses dernières forces, il les met au service des sœurs du prieuré Saint-James, puis du Bon Pasteur de Saint-Lô. " Un prêtre d'une vie intérieure profonde " témoignait quelqu'un qui l'a connu à ce moment-là. C'était, en vérité, le vrai moteur de son activité.

Affaibli par une attaque qui lui rendra la marche très difficile, il pensait se retirer à Piré où on l'attendait pour le 9 avril, mais le 4, il fait une mauvaise chute et se brise le col du fémur. Opéré et rééduqué à l'hôpital de Saint-Lô, il rejoint Chevilly où une nouvelle crise le terrasse. Le Père Aubrey nous a quittés le 30 juillet 1985. Il nous laisse l'exemple, d'un missionnaire zélé, donné jusqu'au bout de ses forces, et totalement disponible. " In manu superiorum, paratus ad omnia."
(Notice du Père Paul Roptin)

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