Le Père Eugène BACKES,
1847-1880


Eugène Backès naquit à Belley, le 1- avril 1847. Le lendemain était baptisé " Louis Eugène Christian, fils légitime de Jean Backès, brasseur àBelley, et d'Ana~is Backès son épouse ; parrain Christian Backès grandpère de l'enfant, marraine Louise Barlet, femme Perrier." L'enfant séjourna quatre ans en Allemagne, de 5 à 9 ans.

Orphelin, il fut alors envoyé à Paris dans un orphelinat, où il apprit le français, et fréquenta le patronage de Sainte Mélanie. C'est là qu'il eut l'occasion de connaître les Pères spiritains de la rue Lhomond, en particulier le P. François-Xavier Libermann et le P. Barillec.

A sa demande, il fut accepté au petit scolasticat de Cellule, le 22 août 1871, à 24 ans. En 1874, il entrait en philosophie. Après trois années de théologie, il passait au noviciat en 1878-79. Prêtre, il reçut son obédience pour les missions de Sierra-Leone.

Le 30 septembre 1879, il s'embarquait à Saint-Nazaire, avec un jeune frère. Le 28 novembre, il écrivait de Freetown : " Voici trois semaines que j'ai eu le bonheur si longtemps désiré de mettre le pied sur le sol de l'Afrique, après un voyage de 40 jours. Le Frère Juvénal eut à souffrir du mal de mer, mais quand nous débarquions le 7 novembre, nous étions l'un et l'autre très bien portants. Je n'ai qu'un désir, celui de posséder le plus tôt possible assez d'anglais pour pouvoir être de quelque utilité à la Mission."

Or, l'année suivante, le 26 août, le P. Muller, responsable de la mission de Boffa en Guinée, rédigeait un long rapport sur un naufrage survenu près de l'embouchure du Rio Pongo. Un cargo de SierraLeone, ayant 10 personnes à bord, venait de disparaître corps et biens. Seul le capitaine de l'embarcation avait pu rejoindre la côte à la nage. Et l'on apprit que le P. Backès, qui avait reçu l'ordre de son supérieur de venir aider la mission de Boffa, était sur ce bateau.

Le P. Muller terminait sa lettre en disant combien il était navré. Quelle triste nouvelle à annoncer au Supérieur Général et à la famille de notre infortuné confrère ! Quel malheur pour la Mission qui avait tant besoin de renfort, et qui vient de perdre aussi inopinément le plus jeune et le plus fort de ses missionnaires ! Malgré tout, restons soumis à la volonté de Dieu, et que son saint nom soit béni 1 Fiat voluntas tua! Sitnomen Domini benedictum! " ,

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