Le Frère Elie Bancala,
1898-1928.


Marc Bancala est né le 23 juillet 1898 au Grand-Ilet. C'est pendant son service militaire à Nice, en 1919, qu'il fit connaissance d'un scolastique spiritain, originaire comme lui de la Réunion, et qu'il conçut le dessein de se donner à Dieu dans la congrégation.

Obligé de rentrer chez lui pour être démobilisé, en mars de l'année suivante, il fit part de son projet à ses parents et à son curé- ; tous l'encouragèrent àle réaliser sans plus tarder. Là-dessus, il se présenta à Mgr de Beaumont, qui confirmait dans une paroisse voisine de la sienne et le mit en relation avec le Père Gourtay, supérieur de la Réunion.

Pour l'éprouver, le curé de Saint-Jacques (à Saint-Denis) le retint quelque temps près de lui, puis Marc passa à l'évêché, au service de Monseigneur, et c'est de là, qu'après deux ans de prépostulat, il vint à Chevilly le 30 mai 1922. Le Père Sahut, écrivant à son sujet, disait alors de lui : " Tous ceux qui ont été les témoins de la vie quotidienne du jeune postulant sont unanimes àlouer son sérieux, sa fidélité à tous les exercices spirituels, sa piété, son recueillement, sa docilité à exécuter tout ce qu'on lui demande ... "

Ces bonnes notes furent aussi celles qui résumèrent son an-née de postulat à Chevilly et son année de noviciat. Aussi, le 7 mai 1924, Marc Bancala étaitil appelé à faire sa profession, sous le nom de Frère Elie. Envoyé à la maison mère, il remplit les fonctions d'aide-caviste et de réfectorier, à la grande satisfaction de tous, malgré une timidité qui le paralysait quelque peu dans les moments de presse. En octobre 1925, il reçut son obédience pour la Guyane française, heureux de pouvoir travailler plus directement aux missions lointaines.

Employé à la préfecture apostolique en qualité de concierge, frère Elie sut par ses manières affables se concilier l'estime de tout le monde. Très attentif à prendre note des messes qu'on lui apportait, à faire avec exactitude les commissions de la communauté en ville, il s'occupait encore du jardin de la maison, satisfait en tout cela de bien faire son devoir et de donner le bon exemple, au dedans comme au dehors.. C'est dans ces modestes travaux qu'est venue le surprendre la maladie de poitiine qui devait bientôt le terrasser.

Le vendredi, 17 juin 1928, en la fête du Sacré-Cœur, le bon frère rendit sa belle âme à Dieu, à l'âge de 29 ans, en proférant une dernière fois l'invocation qu'on lui suggérait: "Mon Jésus, je vous aime". Et maintenant il dort son dernier sommeil près des nôtres, pères et frères, tombés comme lui en Guyane, dans le service du Seigneur. Requiescat in pace.

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