Le Père Charles BARBIER,
1903-1991


Le P. Charles Barbier est ne à une lieue de Piré, à Amanlis, ou son père, qui tenait la ferme du château, vivait à l'ombre du clocher et fut un serviteur dévoué de l'Église. Bon fils d'un digne père, Charles entra au séminaire de Rennes. En 1929, la Congrégation s'implante à Piré, tandis que M.Charles Barbier tenait, depuis trois ans, une classe (agitée) dans une école du diocèse.

Contact pris, il demande son admission. Prudents, les supérieurs l'envoient éprouver sa vocation à Langonnet auprès des enfants du petit scolasticat. Ce n'est qu'en 1931 qu'il fait profession.

Prêtre en 1934, il a 32 ans quand commence sa vie spiritaine. Passer en revue tous les postes qu'il a occupés serait fastidieux nous pouvons ramener cette multiple activité à trois étapes.

Il fut affecté au Sénégal et y resta au total 15 ans : il fit surtout du remplacement : une dizaine de postes. Au cours de cette période, il dut revenir en Métropole deux fois pour ses yeux.

En France, avant comme après son retour définitif du Sénégal, il fut employé de mille façons : il servit dans des paroisses du diocèse de Valence. Il passa à Allex, Bletterans, St-Ilan, Sannois, St-Michel ; à Piré surtout, où, sur un vélomoteur, il allait aider les curés des environs. Il fut curé à Seilhac (Tulle) de 1963 à 69.

C'est alors qu'il demanda la Guyane, qui avait été son désir de jeunesse. Il y resta quelque 9 ans, aumônier des hôpitaux. De là, en 1978, il regagna la France, pour la retraite...

Si nous nous contentions de considérer le nombre de postes occupés par le Père Barbier, nous arriverions facilement à de fausses conclusions. Certes, tous ceux qui l'ont connu savent son caractère, un peu vif, ses sautes d'humeur... Mais personne ne peut nier la fermeté de sa foi, son désir de porter partout la bonne nouvelle. Il chantait bien, il aimait prêcher. Il a beaucoup remplacé, mais il s'y prêtait : serviable et disponible. Dans les postes où il est resté plusieurs années, à Rufisque, à Seilhac, sa porte était toujours ouverte. Ici même, à Chevilly, tout le monde le voyait proposer ses services, purger allées et pelouses des plastiques de Rungis, couper les surgeons de nos tilleuls... Sentant sa fin prochaine, il m'avait remis toutes ses affaires, des papiers et l'argent qu'il détenait : dernier signe d'une pauvreté dont on devine dans sa correspondance qu'il l'a pratiquée assidûment, dans l'intention et l'action.
François Bazin

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