"Maloin et fier de l'être", Maurice prit naissance à Saint-Malo, le 28 Avril 1920, fête de St Louis-Marie Grignon de Montfort. Il voit le jour dans la maison même des célèbres frères Lamennais qui ont tant marqué la vie chrétienne de la Bretagne. Tout jeune, il entre dans le mouvement de la Croisade Eucharistique dont la célèbre devise est: "communie, sacrifie-toi, sois apôtre".Au collège, petit garçon au caractère heureux, Maurice se montre dilettante et s'accommode d'être poursuivi par les études. En 25, son frère Yves entre dans la Congrégation. Il partira en Guyane. Mais c'est l'influence de son frère François qui le pousse à devenir spiritain. En 38, Maurice rejoint le Noviciat d'Orly. Le 7 Septembre 39, il prononce ses 1ers vœux. La guerre éclate. Il échappe à la mobilisation et reçoit l'ordination sacerdotale le 4 Juin 44, deux jours avant le débarquement de Normandie. Après la libération, il accomplit ses obligations militaires dans l'aumônerie, à la demande de l'Abbé Laudrun du Morbihan. Il commence en Allemagne mais en août 45, après Hiroshima, il embarque pour l'Indochine où il connaît des moments difficiles et vit l'inconfort des troupes qu'il accompagne.1946, la guerre d'Indochine. Maurice se trouve dans la région d'Hanoï. Il reçoit une balle au genou alors qu'il brancarde un blessé : cela lui vaut d'être décoré, à 26 ans. Ayant évité l'amputation, il attribuera ce miracle aux vertus du Vénérable P. Libermann. Il recevra, par la suite, d'autres distinctions: Légion d'Honneur, Ordre National du Mérite, Chevalier des arts et des Lettres, Croix de Guerre. 1947, enfin sa grande affectation: la Guadeloupe. C'est là qu'à l'âge de 13 ans, je fis la connaissance de cet "ascétique" venu faire une conférence au petit séminaire. De 47 à 51, Maurice sera disponible pour 5 postes successifs de vicaire, preuve d'une incroyable souplesse de caractère. De 51 à 68, il est nommé curé de St-Louis à Marie-Galante. Là il pratiquera des fouilles sur les cultures Arawaks et Caraïbes. En 65, il publie un recueil de proverbes créoles. De 68 à 77, il revient à ses anciennes amours d'aumônerie militaire. Il finira son apostolat en Guadeloupe, Supérieur de District (78 à 87). Toujours avec son heureux caractère, il rejoint la Guyane où se trouve son frère Yves et participe à la pastorale sur le Maroni et sera à Maripasoula avec le P. Boblin. Il reprend aussi l'aumônerie militaire. Maurice a toujours eu l'âme d'un écrivain au style enjoué. Avec son cœur d'enfant, il était capable de dérouter beaucoup d'entre nous et de remettre en place des prétentions. Il savait encaisser les remarques avec une humilité sans rancune: c'est là le secret de sa force d'âme et le plus beau message qu'il nous laisse après le septennat studieux qu'il s'est imposé ici à l'Abbaye de Langonnet depuis 2006. Mieux que d'autres, il savait que le Saint-Esprit est vraiment l'humour de Dieu. Merci, Maurice,"oui nous nous reverrons près du Vénérable Père: Adieu, Frère, Adieu!".

Paul UZEL

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