Le Père Jean-Baptiste BARREAU,
1877-1940


Le P. Briault, dans son livre "Sur les Pistes de l'A.E.F.", écrit : " Jean-Baptiste Barreau est né le 2 avril 1877 à La Haye-Descartes, au diocèse de Tours. Il était le onzième des treize enfants d'un marchand de fer. Famille admirable : deux de ses frères furent officiers, et une de ses sœurs, religieuse, mourut, dit-on, en odeur de sainteté.

A la sortie de sa rhétorique, Jean-Baptiste se présente sans tarder à la congrégation du Saint-Esprit. Il fait profession le 2 janvier 1898, et reçoit l'ordination sacerdotale à Chevilly, le 28 octobre 1900 En 1901, il part pour le Gabon, qui sera son champ d'apostolat pendant 38 ans.

Son premier poste porte le nom étonnant de Notre-Dame des Trois-Epis de l'Équateur, proche de Sindara. C'est le souvenir d'un lien avec le pèlerinage alsacien des Trois-Epis, dont le curé l'abbé Antzmann était cousin de Mgr Jean-Martin Adam, Vicaire Apostolique du Gabon et fondateur de cette station. Le P. Barreau y fut chargé des 200 garçons internes, de 6 ethnies différentes, qu'il fallait instruire et nourrir, ce qui exigeait quelques plantations de manioc, bananes, arachides, patates douces, et autres taros. Il fallait aussi assurer le ministère extérieur et préparer les 120 baptêmes habituels.

Après un congé, il rejoignit la grande mission de Lambaréné, de 1909 à 1912 ; puis la paroisse St-Pierre de Libreville. C'est alors qu'eut lieu l'événement militaire de la vie du P. Barreau : il s'engagea comme aumônier volontaire de la Marine dans les forces franco-anglaises pour la conquête du Cameroun en 1914-1915. Il alla ensuite conduire quatre Sœurs de Castres à Douala, resta un temps aumônier de l'hôpital militaire, puis revint au Gabon, pour une dizaine d'années à Lambaréné.

Sa dernière décade fut consacrée à la mise au point de la paroisse nouvelle de St-Louis de Port-Gentil. On passe à la période de l'implantation, où Port-Gentil commence à sortir de terre, ou plus exactement du sable ; les constructions y sont difficiles, longues et coûteuses ; c'est aussi la mise en route de l'école, des catéchismes et des chorales. Et l'on arrive, dix ans plus tard, à la construction de l'église définitive, véritable cathédrale. Elle n'est pas achevée, quand le P. Barreau, à Paris, miné par la maladie, s'accroche à son désir de revenir à Port-Gentil, pour ses vitraux, ses tribunes, ses fenêtres et la statue de Saint-Louis... Le 23 juin 1940, il remet tout à Dieu, sa vie, son corps et ses projets apostoliques. Il avait 63 ans.

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