Le Père Henri BARRÉ,
1905-1968.


Il naquit à Argentan, le 17 octobre 1905, d'une famille chrétienne qui donnera deux prêtres à l'Église.

Après ses études primaires à Argentan d'abord, puis à Alençon, il était admis en octobre 1918 au petit séminaire de Sées. Il se sentait attiré vers les missions lointaines, et plus spécialement l'Afrique. Toutefois, répondant au désir de son évêque et sur le conseil de son directeur, pour des motifs de famille - son père venait de mourir et sa mère appréhendait beaucoup son départ -, il entrait au grand séminaire diocésain en octobre 1922. Mais sa décision était prise. Le 2 septembre suivant, il était au noviciat des Pères du Saint-Esprit à Orly. Le 8 septembre 1924 il émettait ses premiers vœux de religion.

Après une année de philosophie universitaire à Allex (Drôme), muni du baccalauréat, il partait pour Rome, au Séminaire Français, élève à l'Université Pontificale Grégorienne de 1926 à 1932. Ses études romaines seront couronnées Par le doctorat en philosophie à l'Académie Pontificale de Saint-Thomas et le doctorat cri théologie à l'Université Grégorienne. Il fut ordonné prêtre à Chevilly, le 12 juillet 1931.

Ses études terminées, il enseigna la Théologie Morale d'abord, pendant une année, puis la Théologie Dogmatique au grand scolasticat de sa congrégation à Chevilly jusqu'à la guerre de 1939. La captivité le retint en Allemagne jusqu'en 1945. A cette date il reprit son enseignement dogmatique à Chevilly, centralisant ses études personnelles sur la Mariologie et la Trinité. En 1950 il revint à Rome, au Séminaire Français, comme répétiteur de Théologie Dogmatique ; en 1953 il succèda au R. P. Monnier dans la charge de Recteur, tout en conservant la fonction de répétiteur de Théologie Dogmatique pour les IIe et IIIe Années.

Ses treize années au Séminaire Français, de 1950 à 1963, furent des années de travail intense. Ses occupations étaient multiples. A celles de recteur du Séminaire et de répétiteur de Théologie s'ajoutèrent celles de consulteur de la S.C. des Séminaires et Universités, de membre du Conseil Académique de l'Académie Pontificale Mariale Internationale et de la Société Française d'Études Mariales. Sa contribution aux études et publications mariales ira de pair avec ses réflexions personnelles sur le Dogme trinitaire, dont le fruit sera un ouvrage : Trinité que j'adore, perspectives théologiques, qui paraîtra en 1964. A ce rythme de vie sa santé, pourtant robuste, finira par céder, le contraignant à donner dès 1963 sa démission de recteur du Séminaire Français.

Après une année de repos - un repos à la vérité bien relatif : le Père poursuit ses études personnelles - à Fribourg (Suisse), il reprend sa chaire de Dogme au scolasticat de Chevilly. Mais c'est pour l'abandonner, définitivement, l'année suivante. Il se donne tout entier désormais à ses travaux de recherche, compose des articles... Sa santé a des hauts et des bas ; mais sa volonté demeure tenace. La mort le surprendra en pleine activité intellectuelle : il avait encore sous les yeux, un travail en chantier. Le dénouement fut brusque : une dernière crise cardiaque le terrassa un dimanche matin, le 12 mai 1968. La veille encore il formait des projets de vacances en sa chère Normandie qui, espérait-il, achèveraient de le remettre... Telle n'était pas la volonté du Seigneur qui, jugeant que son serviteur avait donné sa pleine mesure en ce monde, s'apprêtait à lui conférer la récompense éternelle. .

Ses funérailles, le mercredi 15 mai 1968, dans la chapelle du grand scolasticat de Chevilly, furent, dans leur simplicité, un témoignage émouvant d'estime et d'affection de la part d'anciens condisciples du diocèse de Sées, d'anciens élèves du Séminaire Français de Rome, et de nombreux amis.
C. Larnicol, c.s.sp.

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