Le Père Marcel BATARD
décédé à Nantes, le 8 mars 1998, âgé de 73 ans
inhumé à Ste-Pazanne (44) le 11 mars


Né . 27.12.24. Profès : 22.10.45, Piré. Prêtre : 01.10.50, Chevilly
AFFECTATIONS :
CAMEROUN : Petit séminaire, Akono (50-56), Mvaa (56-62) Yaoundé, aumônier du lycée (62-63)
MADAGASCAR - Mahajanga : Petit séminaire, directeur (63-68) Cathédrale, paroisse et jeunes (70-81), catéchèse milieux indépendants (81-89) ; directeur national de l'Apostolat de la mer (89-98)

Pour ceux qui, à Mahajanga, connaissaient le P. Marcel Batard, ce ne fut pas tellement une surprise que la nouvelle de son décès. Depuis des mois, avant son retour en France en septembre 1997, nous l'avions vu décliner : visage amaigri, buriné, anormalement bruni, lèvres ouvertes sur des mâchoires serrées. Un mal sournois le minait, qui cependant n'arrivait pas à éteindre la flamme de son dynamisme

C'est lui rendre hommage que de dire succinctement qui il était. Certes, il n'aurait pas apprécié qu'on parlât tant de lui, même après sa mort. Mais le rappel de sa vie de prêtre peut être un stimulant, pour nous qui continuons nos tâches.

Il est né dans une excellente famille de cultivateurs aisés, en pays nantais. Enfant, il suivit la voie ouverte par son frère aîné, mais déjà au petit séminaire, en deux ou trois occasions, l'appel intime et vigoureux à la vie missionnaire se fit entendre. Bachelier sous les bombes (Nantes, 1944 ... ), il entre au noviciat. On s'accorde à lui trouver un caractère charmant, une indépendance d'esprit, qui s'affirme en s'assouplissant, une heureuse influence. C'était, au sortir de la guerre, la belle époque de la propagande « itinérante ». Il s'y donna à fond pendant les vacances scolaires, au risque de se fatiguer, convaincu de se préparer ainsi sérieusement au sacerdoce, tout en attirant des vocations spiritaines.

De son apostolat au Cameroun, nous n'avons guère d'autre témoignage que la liste parlante de ses affectations. A Madagascar même, sans entrer dans le détail, je rappellerai plutôt tels traits de caractère du P. Batard, comme sa curiosité toujours en éveil, appliquée tant aux personnes qu'aux événements. Il restait en revanche secret sur lui-même et posait des barrières : interrogé par exemple sur sa santé, il souriait sans répondre. Un autre trait de sa personnalité était sa serviabilité accommodante et inépuisable, que ce fût pour le ministère en paroisse ou pour obliger des amis dans l'embarras. Enfin, le P. Batard a su s'engager hors des sentiers battus. Ainsi, il y a quelque quinze ans, il dépista l'urgence de l’Apostolat de la Mer à Mahajanga. Tout était à créer. Il lui fallut dénicher un local et un financement ; assurer une permanence pour réunir et accueillir les marins, les écouter et les faire réfléchir ; enfin, susciter une équipe, qui maintienne un contact avec les hommes et les familles.

C'était le couronnement de son sacerdoce. Il en était satisfait, sans trop le montrer.

Fidèle à sa ligne de pensée, il est parti comme un serviteur qui se retire discrètement, la tâche accomplie. Il a pu offrir au Seigneur la gerbe de son ministère auprès des enfants, des jeunes, des militants d'Action catholique, auprès des marins, auprès de ses confrères.
D'après le père Roland BARQ

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