Le Père Pierre BATTMANN

Né : 20 juin 1920 à Masevaux (68);
Profès : 29 septembre 1940 à Piré
Prêtre: 8 juillet 1945 à Chevilly;
Décès : 1er décembre 2017 à Wolxheim (67)

AFFECTATIONS:
CAMEROUN:
Mvolyé (46-49; vicaire); Nkomotou (49-59; Fondation et curé); FRANCE: Bletterans (59-61; professeur); ALGERIE: Misserghin (61-62; économe); CAMEROUN: Yaoundé (Bibè) (62-72; curé); Assamba et Nkolsele (72-83; curé); Nkomotou (83-93; curé); FRANCE: Toulon (93-94; Aumôniers religieuses); CAMEROUN: Omvan (94-95; curé); Megeme-Si (95-2000; curé); FRANCE: /b>Wolxheim (2000-2017; retraite).

Le P. Battmann a travaillé pendant 51 ans, dans différentes missions au Cameroun. Il est le fondateur de cette belle mission de Nkomoutou où il est resté pendant 10 ans. Parlant de son enfance à Masevaux et de sa formation, il écrit ceci: « J'ai grandi dans un climat familial de profonde tendresse. Élève de maternelle, j'avais été fortement impressionné par la gentillesse d'un vicaire de la paroisse, Paul Wetzel, au point que, à la question de savoir ce que je ferai plus tard, j'aurais répondu : « Je veux devenir Wetzel ! ». Cet abbé me donnera les premiers cours de latin avant de me conduire à Blotzheim en avril 1933 ». Il sera de la même promotion que les PP. Lucien Deiss, Camille Bachmann, Paul Lazarus, Alphonse Gilbert.
Dans toutes les missions, le P. Battmann a été un grand travailleur et un infatigable bâtisseur. Plus tard, il jettera un regard critique sur ses années actives, écrivant que, retiré à la Maison Saint-Léon, il avait « la chance de demander pardon pour son manque de prière dans une vie trop active pour réussir à construire des chapelles en oubliant qu'il est plus important de construire des communautés chrétiennes ». Regard autocritique sûrement exagéré, puisque son apostolat sera apprécié par toutes les personnes qui en ont bénéficié. Ce n'est pas pour rien qu'il a été décoré de l'Ordre national du mérite camerounais et de la Légion d'honneur française. Ses années camerounaises sont interrompues par un bref séjour à Bletterans, en France, comme professeur, et à Misserghin en Algérie, comme économe, de 1961 à 1962. « J'y vivrai, a-t-il dit, les heures difficiles de l'indépendance, avec le meurtre d'un confrère, d'un abbé, de notre cuisinier et de son fils. ».
Il retourne dans son cher Cameroun, à Nkomotou. En 1993, à l'âge de73 ans, il essaie de tourner la page camerounaise en devenant aumônier des Sœurs de Saint-Maur à Toulon. Mais son cœur était encore beaucoup trop attaché au Cameroun pour durer dans ce nouveau ministère. Au bout d'un an, il reprend la route du Cameroun pour un dernier séjour.
Le 1er août 2000, il s'installe à Saint-Léon pour les 17 dernières années de sa vie. Il apprécie ce changement écrivant qu'il a « la chance de vivre plus en profondeur, avec l'aide de Dieu, des confrères, dans la force de l'Esprit. Nous avons le temps de lire, de continuer à nous cultiver, de combler des lacunes dans les sciences, histoire profane, histoire de l'Église, géographie, langues, allemand, anglais, italien, mais hélas la mémoire est percée et nous oblige à revenir à l'Unique nécessaire, Union habituelle en Dieu, quelle chance ! ».
Ce seront des années sereines, consacrées à la prière et au service, sans grands problèmes de santé. Il avait plaisir à revoir, de temps à autre, son beau village de Masevaux. Aux grandes occasions, il aimait chanter et réciter des poésies. Il était l'ange gardien de son confrère, le P. Joseph Wirth.
Il aurait bien aimé atteindre les 100 ans; quand on lui demandait son âge, il ne disait pas 96 ou 97 ans, mais 100 moins 4, 100 moins 3. Il est vrai que parfois il venait dans le bureau du supérieur lui demander très officiellement la permission de mourir, permission qui lui a toujours été refusée. Jusqu'à ces derniers temps, début octobre, où un AVC l'a gravement handicapé, le privant de parole, paralysant son côté droit et l'empêchant de déglutir, donc de se nourrir. Avec l'aide des Sœurs et des infirmiers, des soins palliatifs ont été mis en place. Il s'est éteint doucement. II a rejoint cet Unique nécessaire dont il rêvait depuis longtemps.
Jean-Paul HOCH
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