Le Père Jean BERNARD
décédé le 18 août 1999 à Crest (Drôme),
âgé de 74 ans


Né : le 27 06 25, à Fontanes (48). Profès : le 08 09 46, à Cellule. Prêtre : le 07 10 51, à Chevilly
AFFECTATIONS - CASAMANCE : Ziguinchor, professeur au collège (52-54) ; Carabane, séminaire (54-55) ; Ziguinchor, œuvres paroissiales (55-58) ; Ziguinchor, directeur des œuvres diocésaines (58-62) ; Nyassia, brousse (62-65) ; Diouloulou, directeur (65-66) ; Elana, directeur (66-71) ; Kafountine, fondation (71-74) -
FRANCE : Allex, animation missionnaire (74-78) CASAMANCE : Kafountine, ministère des Iles (78-80) ; Brin, directeur (80-81). -
SENEGAL : Tambacounda : Petit séminaire et Procure (81-86) ; Préfet apostolique par intérim (83-85) ; Saint-Louis : Louga, curé (86-89) - FRANCE : Allex, secrétariat de la Revue (90-99).

C’était toujours une joie de rencontrer Jean Bernard. Avec son accent lozérien et une voix faite pour résonner sur les plateaux de Langogne, il vous mettait le soleil au cœur. En 1952, il entre pour longtemps en Casamance. D’abord professeur à Ziguinchor, puis à Carabane, il revient à Ziguinchor où très vite ses dons relationnels le font nommer Directeur des Œuvres diocésaines, en 1958. Il va vivre les durs moments du passage de la colonie à l’indépendance. Il était entre le marteau et l’enclume : à l’écoute de la jeunesse qui aspirait de toutes ses forces à être elle-même, mais face à des personnes en place qui traitaient de communiste toute aspiration à plus d’identité propre.

L’indépendance proclamée, l’abbé Hyacinthe Thiandoum succède à Mgr Lefebvre. Jean part en brousse pour dix années : Nyassia, Diouloulou, Elana. Il fonde même une mission, dans les îles Karone, à Kafountine, en 1971.

Après toutes ces années d’activité intense sur le terrain, il a besoin de se refaire des forces. Il vient à Allex, et pendant quatre ans, dans le cadre de l’animation missionnaire, il répand le souffle qui l’habite. Puis il retourne en Casamance. Mais la préfecture apostolique de Tambacounda, fondée récemment, fait appel à lui pour le petit séminaire, puis la procure. Sur les entrefaites, le préfet, Mgr Cailleau, est frappé d’hémiplégie : il est rapatrié sur Paris. C’est Jean Bernard qui va assurer l’intérim, de 1983 à 1985.

La chaleur de Tambacounda a raison de sa résistance. Il est alors transféré au diocèse de St-Louis. Il y retrouve un grand ami de Casamance, Mgr Pierre Sagna. Après trois années de bons et loyaux services à Louga, il doit cependant prendre sa retraite, mais non pas inactive. Pendant neuf ans, à Allex, il va travailler au courrier de la Revue St-Joseph. Son apostolat continue par la correspondance. Il console, encourage, remet debout. On lui confie l’accueil des pèlerins au sanctuaire de St-Joseph.

Il était très fier d’avoir conduit au petit séminaire Maixent Coly, originaire d’Elana, devenu depuis évêque de Ziguinchor. Ils s’écrivaient souvent. Ils se rencontraient chaque fois qu’ils le pouvaient. Toujours la Casamance...

La maladie cependant le mine. A l’hôpital de Crest, Jean est parti à la rencontre de son Seigneur. Je suis sûr que tous les Diolas du Ciel ont dû danser au son du bolong-bolong pour l’accueillir.
Jean Daviet

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