Le Père Paul Bernier, 1914-1981.

Paul Bernier naquit le 16 juillet 1914 à la ferme des Echaumes à Saint-Senier-sous-Avranches, d'une famille très chrétienne. Il demeura très attaché à sa mère, "intelligente comme dix", disait-il, qui l'éleva courageusement, alors que son père était mobilisé pour la première guerre mondiale de 1914-1918.

Il fit ses études secondaires à l'Institut Notre-Dame d'Avranches. Il y laissa la réputation d'un sympathique chahuteur, tout en recueillant, en ce collège pépinière de missionnaires, une solide vocation spiritaine. Ensuite ce fut la filière normale : noviciat à Orly en 1932-33 ; philosophie à Mortain 1933-35 ; théologie à Chevilly, coupée de deux années de professorat. Le 7 juillet 1940, il est ordonné prêtre àQuimper et, le 8 juillet 1941, il fait sa consécration à l'apostolat. Par suite de la guerre, il sera retenu quatre ans à l'école de Saint-Ilan comme Professeur de lettres.

Après un court passage à Mortain, c'est le départ pour la Guinée, au début de 1946. Au cours de ses deux années dans la vieille et rude mission de Boffa, le Père Bernier vivra la vie de missionnaire telle qu'il l'évoquera plus lard dans son film et ses écrits. En 1948, il est appelé à diriger le petit séminaire de Dixinn ; mais à la fin de 1951, sa santé vacille et il doit rentrer.

Il propose alors à ses supérieurs de servir la cause des missions en réalisant, en collaboration avec son ami Maurice Cloche, et une équipe d'artistes remarquables, dont Charles Vanel, un film de long métrage "Le Missionnaire". Il en écrira le scénario, qui deviendra un livre, complété ensuite par un autre volume "Missionnaire sans retour". Que d'efforts, de tractations et de voyages pour mener à bonne fin cette entreprise. Le père tiendra à présenter lui-même ce film, de 1956 à 1963, à travers toute la France.

En 1963, le Père Provincial lui demande de prendre la direction de la revue "Pentecôte sur le Monde". Dans cette même ligne d'apostolat par les "médias", durant 18 ans, le père se dévouera avec sa brillante intelligence, sa sensibilité délicate et son esprit d'observation si vif et si pertinent. Il mena à terme plus de cent numéros de la revue.

1981 sera l'année de l'épreuve : une douloureuse opération au mois de mars et, durant de longues semaines, l'implacable progression du mal, le cancer. Et cela jusqu'au matin du 10 octobre 1981 où, transporté la veille à Chevilly, le Père Paul Bernier pourra remettre son âme à Dieu. "Je pars pour une vie nouvelle", dira-t-il, tout en priant la Vierge Marie, qui dut accueillir à bras ouverts ce "missionnaire sans retour".
(Notice du Père Augustin Berger)

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