Le Père Pierre BERTHOU (18) décédé à Langonnet, le 15 août 1989, à l'âge de 85 ans

Le P. Pierre Berthou est né le ler février 1904 à Glomel (Côtes d'Armor), d'une famille paysanne de neuf enfants. Très tôt, il connut les spiritains. Etudes secondaires à Cellule. Profession à Orly en 1924. Ordination à Chevilly en 1929. L'année suivante, départ pour la Réunion.
A l'époque tous les jeunes spiritains passaient, à l'arrivée, par le Séminaire-collège de Cilaos. Le P.Berthou, lui, y a travaillé trente quatre ans. Apprécié, et même aimé, par ses élèves et ses subordonnés, il fut en même temps curé de la paroisse de Cilaos. Il sut parfaitement mener les deux tâches de front, faisant de la paroisse une grande famille dont le cœur était le Petit Séminaire. Les grandes réunions du Nouvel An étaient le signe sensible de cette symbiose, avec la fête paroissiale et les pièces. de théâtre.
La musique déglise et le chant étaient un des talents du Père et il excellait à former de bons organistes.
Homme actif, sous son impulsion le séminaire s'agrandit et l'Ecole des Sœurs de St Joseph de Cluny (primaire et secondaire) prit un essor considérable. Il fit construire un Orphelinat et ouvrit même une section d'Ecole dentellière oÙ les jeunes filles apprenaient les secrets de la broderie ' et des "jours de Cilaos".
En complément de sa tâche de curé, il desservait quatre ou cinq chapelles dans la montagne et visitait assidÛment les malades. Ses confrères gardent de lui le souvenir d'un homme de prière, d'un prêtre actif, doux, attentif aux personnes, d'une bonté qui va au plus faible, fût-ce (Ô fleurette !) une plante de son jardin. Aussi bien, ce qui n'est pas contradictoire : d'un grand distrait...
Sur la soixantaine, fatigué peut-être, un peu dérouté aussi par les changements qui s'amorçaient dans l'Eglise, en matière de formation au sacerdoce tout particulièrement, le P. Berthou revient en métropole, en 1964. Il est professeur à Saint-Ilan, pendant six ans. En 1970, l'école prend une nouvelle orientation. Le P.Berthou se met alors au service d'une petite communauté de religieuses à St Servan. Pendant dix neuf ans il répond à leurs besoins et aux sollicitations du clergé du voisinage. Au printemps 1989, à 85 ans bien sonnés, il rejoint Langonnet et s'y éteint rapidement : trop vite pour nous révéler ce qu'il y avait eu de brillant dans sa vie, assez longtemps pour laisser transparaître quelque chose de sa ferveur mariale, sanctionnée, pourrait-on penser, par une mort paisible au matin de l’Assomption de Notre-Dame.
Résumé des notices des PP. Hauck et Kerloch