Le Père Joseph BEYS
décédé à Fort-de-France, le 6 avril 1984, à l'âge de 82 ans


« Je ne suis pas venu pour être servi mais pour servir ». Ces paroles que le christ s'applique à lui-même ont été l'idéal que le Père Joseph BEYS a essayé de réaliser au cours de sa longue existence de religieux, de prêtre, de missionnaire.

Né le 21 avril 1901 dans cette Lozère pauvre en richesses naturelles mais riche de valeurs humaines et spirituelles, Joseph Beys fait ses études secondaires au petit séminaire de Cellule. Le 25 septembre 1921, au terme de son noviciat à Neufgrange, il fait sa profession religieuse. C'est ensuite le cycle des études de philosophie et de théologie, avec une interruption pour assumer pendant deux ans un professorat à Saverne et à Cellule. Il est ordonné prêtre à Chevilly le 28 janvier 1928 et reçoit au mois de juillet de la même année sa première affectation. En fait de mission, c'est une chaire de professeur à Allex qui lui est destinée. Il va y rester de 1928 à 1947. Ses élèves - il y en a quelques-uns en Martinique - ont gardé le souvenir d'un professeur consciencieux, exigeant, faisant travailler au maximum ses élèves pour des résultats excellents.

En 1947, il est nommé supérieur du séminaire-collège de Fort-de-France où il prenait la succession du Père Delawarde. Il démarrait dans son nouveau ministère avec un corps de jeunes professeurs remarquable. En 1951, il quitte la Martinique pour la Guadeloupe où il assure la direction du petit séminaire de Blanchette. Il menait de front, en plus de ces charges, un apostolat d'aumônier mihtaire qui lui valut de solides et durables amitiés. Quittant Blanchette, il fait l'expérience du ministère paroissial. On le retrouve vicaire à Saint-Pierre et Paul de Pointe-à-Pitre, curé de Gustavia et Lorient dans l’ile de Saint-Barthélemy, curé à Terre Haut aux Saintes. En 1968, le Père revenait en Martinique pour assumer divers ministères dans les paroisses de Trinité, Saint-Pierre, Ajoupa, Bouillon, La Régale, Rivière Pilote,

Usé par le travail, il se retirait en 1974, à la maison de Redoute. Il allait faire l'expérience d'un autre ministère, peu connu, peu envié mais d'une importance primordiale dans le mystère du salut : celui de la souffrance. Lui, brillant professeur, assista lentement et consciemment à sa déchéance physique et intellectuelle. Il devint l'homme de douleur qui n'a plus rien à donner, qui n'a plus rien à offrir que l'acceptation courageuse de la Croix que le Seigneur lui envoyait.

Là encore, au mieux de ses possibilités, il a réalisé un Service.
Gaston GAUTHIER

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