Jean est né le 8 septembre 1935 à Grasse et, ayant entendu l’appel à la vie missionnaire il est entré dans notre Congrégation missionnaire en faisant sa profession à notre noviciat de Cellule en 1954. Sa grande joie sera de pouvoir se consacrer à l’apostolat au Congo Brazzaville, à partir de 1962, avec tout l’enthousiasme d’un jeune prêtre de 27 ans. Il aimera profondément son ministère dans les villages et villes du diocèse de Pointe-Noire où il a été successivement affecté: Mossendjo, de 1962 à 1971; Mbinda, de 1971 à 1976; Loubomo, de 1977 à 1979. Jean, dans les différents postes de mission où il a été envoyé, s’est tout de suite fait très proche des gens dont il était chargé. Il savait rapidement se mettre à la langue, au moins dans ses expressions de contact et de convivialité. Il savait aussi se mettre au service de ceux qu’il fréquentait.
Souriant et jovial, Jean attirait aussi bien les adultes que les jeunes. En communauté aussi il était très agréable, et savait mettre de la bonne humeur. Il a toujours accepté les tâches que l’Eglise lui demandait. C’est ainsi qu’il a accepté la charge de Vicaire Général , même si ce n’était pas évident dans le contexte de l’époque. Son départ du Congo lui a été très pénible, mais il a su rebondir et s’investir en France dans de nouveaux ministères où il a été aussi très apprécié. Aumônier militaire, il a pu continuer pendant 25 ans la vie itinérante qui est le propre du missionnaire. C’est ainsi qu’il a été nommé en Allemagne, à Fort de France, à Fréjus, à Metz, puis à Aubagne avec la Légion étrangère. Je citerai à ce propos le témoignage d’un ancien chef de corps de Jean:
«Aumônier de troupe grâce à sa grande expérience apostolique outremer, le Père Bezzone participe à toutes les activités et missions extérieures du Régiment. Il fait preuve d’une solidité légendaire, d’un sens des besoins spirituels des personnes, d’une connaissance des hommes hors du commun. Il s’adapte à tous les milieux, à toutes les cultures, avec aisance et simplicité. Par ailleurs, attentif aux familles, il est un parfait Aumônier de Régiment d’intervention».
Lorsque les responsables ou les confrères de la congrégation rendaient visite à Jean, ils étaient toujours reçus très chaleureusement. Il y a quelques semaines son supérieur d’Allex était venu le voir et l’avait trouvé en relative bonne santé et, comme vous, nous avons été surpris par son décès inattendu. En cela Jean est resté ce qu’il a toujours été: comme un bon missionnaire, toujours prêt à faire sa valise pour répondre à un appel nouveau. Cette fois, c’était le Seigneur qui l’appelait à la rejoindre dans sa maison.
François NICOLAS