Le Père Jean François BIERLING

Décédé à Wolxheim le 23 décembre 2008, âgé de 74 ans
Né : 25/03/34, Tieffenbach (67). Profès : 30/09/54, Cellule. Prêtre : 30/09/62, Chevilly
AFFECTATIONS : CONGO : Fort-Rousset (64-68) ; Brazzaville-Ouenze (68-72), Kinkala (72-74); Makoua (75-78) ; Ouesso (79-85) ; Impfondo (85-87) ; Brazzaville-Talangaï (87-89) ; Pointe-Noire (89-90, procureur). FRANCE : recyclage (78-79) ; Vence (90-92) ; Allex(1992-2006, curé) ; Saverne (2006-2008).

Le Père Jean-François Bierling a suivi la filière classique : Neufgrange, Saverne. Nous faisons profession ensemble à Cellule et ensemble nous sommes ordonnés prêtres par Mgr Hascher en 1962 à Chevilly. Nos routes se séparent en 1963. Jean-François est affecté au Congo-Brazzaville, moi à Madagascar. En 2006 nous nous retrouvons à Saverne après quarante trois années.
Jean-François a présenté lui-même son périple missionnaire dans l’Écho de la Mission : "Arrivé au Congo fin 1963, j’y suis resté 27 ans dont 20 dans les diocèses d’Owando et d’Ouesso, au nord. Les dernières années j’ai œuvré dans les diocèses de Brazzaville et Pointe-Noire, au sud, jusqu’à mon retour en 1990. Au cours de ces années, j’ai assisté à la prise en charge progressive de l’Église par le clergé congolais, ce qui n’allait pas de soi : difficile de passer du rôle de directeur à celui de serviteur. À partir de 1964, s’est mis en place un pouvoir de tendance marxiste-léniniste, appelé " socialisme scientifique ", suite de quoi l’enseignement catholique a été nationalisé et les mouvements d’action catholique interdits. Des entreprises ont été nationalisées (commerces, transports, etc.), ce qui a entraîné une rapide dégradation de l’économie du pays. Avec humour, certains disaient : "Autrefois on était le Moyen Congo ; maintenant c’est le Congo sans moyens !"
En 1990, je rentre en France pour raison de santé. Après un passage à Vence comme économe, je deviens curé d’Allex à Noël 1992. En 2002, le synode diocésain décide le remaniement territorial des paroisses : de 256 paroisses on passe à 22. Je fais alors partie, comme curé solidaire, d’une équipe de 5 prêtres qui desservent 91 communes. La principale difficulté, ce sont les distances. Dans cette Église de la Drôme, il y a une forte prise de conscience du rôle des laïcs : le sacerdoce des baptisés n’est pas un vain mot. En 2004, suite à un AVC, je dois réduire mon activité et en 2006, trop fatigué, je me vois à la retraite " forcée " à Saverne. "
Jean-François est entré discrètement dans notre communauté ; peu à peu il s’est familiarisé avec les diverses activités : permanences, services dans les communautés religieuses. Vers le mois de mars 2008, les premiers signes de sa maladie commencent à se manifester. Maladie sournoise qui allait l’emporter avec une vitesse extraordinaire. Après quelques séjours éprouvants dans les hôpitaux de Strasbourg, il a rejoint la communauté de Wolxheim où peu a peu il a accepté d’aller à la rencontre de son Seigneur qu’il a annoncé et fait connaître pendant toute sa vie missionnaire. Il s’est endormi dans la paix, le 23 décembre à l’âge de 74 ans.
Jean-Paul Karrer
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