Le Père Jacques BLIER

Né: 17/05/1939 à Avranches ;
Profès: 08/09/1958 à Cellule
Prêtre: 29/06/1965 à Mortain
; Décès: 10/08/2014 à Pointe à Pitre (Guadeloupe)

AFFECTATIONS:
SENEGAL:
Dakar (66-67; Stage pastoral et missionnaire); CONGO: Mouyondzi (67-75); vicaire puis curé) FRANCE: Mortain (75-75); Recyclage);CONGO: Mouyondzi (75-76; Curé) ; FRANCE: Mortain (1976-1979; supérieur);CONGO: Nkayi (1979-1984; Curé); Dolisie (1984-1986; Curé et Vicaire Épiscopal); Brazzaville (86-92; Supérieur Principal); FRANCE: Auteuil (92-96; Centre Pastoral); Chevilly (97-2003; Supérieur et Régional Nord); GUADELOUPE: Pointe à Pitre (2004-2014: (2006-2010; Curé de Massabielle) ; (2010- 2014; Retraite)).

Né en 1939, fils d'un employé à EDF Jacques a passé son enfance dans le quartier des Mares. Après l'école Saint Joseph, il poursuit ses études à l'Institut Notre Dame, de 1950 à 1957. Il était alors "enfant de chœur", servant assidument la Messe chez les sœurs de Notre Dame du Mont Carmel ou à Saint Gervais avec le chanoine Grivel, archiprêtre.
Jacques souhaitait depuis toujours devenir missionnaire, même si ses professeurs lui conseillaient d'aller plutôt au grand séminaire, craignant un manque de prêtres diocésains.
Après son baccalauréat il se dirige vers la congrégation missionnaire des Pères du Saint Esprit, effectue son noviciat à l'Abbaye Blanche de Mortain puis continue à Chevilly Larue. Ordonné prêtre, il part un an à Dakar au Sénégal, de 66 à 67.
Mais la plus grande partie de sa mission il l'effectuera au Congo-Brazzaville, dans le diocèse de Pointe Noire d'abord, à Mousonzy, en brousse, de 57 à 76. Il est ensuite rappelé à Mortain où il prend la direction du noviciat de 76 à 79 avant de repartir assez rapidement au Congo. On le retrouve dans des agglomérations moyennes, à Nkayi, de 79 à 84, à Dolisie, de 84 à 86, avant d'arriver et terminer son séjour africain dans la capitale, Brazzaville, de 86 à 92. Il y fonde en particulier la Maison Daniel Brottier où il travaillera auprès des enfants de la rue de Brazzaville, comme toujours avec dévouement, abnégation et bonté.
Durant toutes ces années "africaines", Jacques devra faire face dans son ministère aux tensions et conflits de la période de l'indépendance postcoloniale… Il quittera l'Afrique et sera nommé aumônier de diverses maisons des Apprentis d'Auteuil à Paris, de 92 à 96.
Il restera dans l'agglomération parisienne et sera nommé supérieur du séminaire des Missions, de 97 à 2003, à Chevilly Larue, là où il avait fait ses études trente ans auparavant. Il y retrouve une communauté d'anciens missionnaires retraités, âgés, voire malades. Même s'il admirera l'attention, la sollicitude et l'entraide que se porteront entre eux les vieux missionnaires, il devra en six ans célébrer une soixantaine d'inhumations dont celles de certains de ses anciens et estimés professeurs. Cela le marquera.
Jacques aurait pu terminer ainsi une vie déjà bien remplie. Mais l'appel de la Mission et du service de ses frères lointains est le plus fort et en 2004, il part pour la Guadeloupe.
Il sera curé de la Paroisse de Massabielle, dans la grande agglomération de plus de 200.000 habitants, Pointe à Pitre. Loin des clichés des Antilles de vacances, il partagera la vie souvent difficile de ses concitoyens plutôt défavorisés… Il sera actif jusqu'au bout. Mais sa santé s'était beaucoup dégradée. Durant toutes ses lointaines années de ministère, les conditions climatiques ou alimentaires ne l'avaient sans doute pas favorisée… Et le dimanche 10 août, âgé de 75 ans, au CHU des Abymes à Pointe à Pitre et où il avait été transféré d'urgence, il rejoindra le Père, qu'il a si bien servi.
Jacques avait trois frères. Deux habitent le Val Saint Père, dont Daniel, premier adjoint au maire de sa commune. Il conclut la riche et belle existence de Jacques : "Il n'avait qu'une seule motivation : servir ses frères lointains et défavorisés. Il voulait vivre et mourir en terre de mission. Ses vœux ont été exaucés".
Michel NORMAND
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