LE F. IGNACE BOEGLIN
Décédé à Langonnet,Le 6 décembre 1909,
à l'âge de 56 ans.
(Notices Biog. V p.138-145)


Le 19 juillet 1858 arrivait à Notre-Dame de Langonnet un petit Alsacien âgé de quinze ans. Venu de Zimmersheim, il se nommait Charles Boeglin, et il était destiné au, petit scolasticat. Effectivement il lut d'abord mis au latin. Mais comme on ne lui trouva pas les moyens suffisants pour réussir ce fut une méprise sans doute, méprise providentielle, pourrait-on dire, on lui offrit, d'entrer chez les Frères. Il accepta volontiers, et pendant six mois il fut petit postulant sous la férule du F. François-Marie dont il garda toujours le meilleur souvenir. Puis il passa au grand Postulat.

Le 16 juillet 1859 il était admis à l'oblation en même temps que d'autres confrères. Malheureusement le jour même de la cérémonie il se trouva tellement malade qu'il ne put y assister. Toutefois il ne perdit rien pour attendre, car le 31 juillet le T. R. P. Schwindenhammer, alors présent dans la communauté, lui donna le saint habit avec son prénom d'Ignace.

Durant ses deux années de probation le F. Ignace se perfectionna dans la connaissance du français, tout en apprenant la musique, le dessin, la moulure et la sculpture en plâtre. Il mettait à ces études une application digne de tout éloge; mais il ne négligeait pas sa formation à la vie spirituelle et religieuse : les autres novices s'édifiaient à la vue de ses bons exemples.

Cependant, en 1859, le jeune aspirant fut le héros d'une histoire assez singulière. Un mauvais farceur avisa le père Boeglin que son fils Charles, sevré du latin, était retenu malgré lui, et occupé, comme un vulgaire domestique, aux bas offices de la maison. Il va sans dire que le brave homme entra en fureur; et sur le conseil d'un juif d'Habshein il s'adressa au procureur impérial, le chargeant de réclamer le séquestré. Malgré les démentis du P. Pernot et les protestations du F. Ignace, le pauvre mystifié persista dans son dessein, et le procureur impérial de Napoléonville opéra une descente à Langonnet. Après comparution et interrogatoire, le magistrat fut agréablement surpris de constater qu'il n'y avait rien de fondé dans la plainte. Le F. Ignace déclara qu'il était très heureux dans la vie religieuse, et il manifesta une extrême appréhension d'avoir à rentrer dans le monde. Ce que voyant, l'honorable procureur, homme bien pensant du reste, s'entremit pour arranger l'affaire et ainsi notre cher Frère put achever paisiblement son noviciat.

Il avait bien gagné sa Profession qui eut lieu le 19 mars 1861. Il fut tout d'abord employé à Paris pour certaines, réparations à faire à la chapelle; puis il fut placé, à Cellule où il demeura la plus longue et la plus féconde partie de sa vie. Pendant plus de trente-cinq ans il se dévoua pour l’œuvre, modestement, régulièrement et posément, sans chercher à se faire valoir ni à paraître.

Dès les premiers jours, il donna les meilleures espérances, et la suite de sa longue carrière a montré qu'on avait bien auguré de ses débuts. Tout en remplissant avec zèle les fonctions qui lui furent confiées, le F. Ignace n'oubliait pas le grand devoir de la sanctification personnelle. De fait, il fut un excellent religieux. Sa fidélité à la règle était remarquée, et bien qu'il ne lit rien qui, sortît du commun - car la modération était sa note propre, sa caractéristique - en tous points il était un véritable modèle.

Nous avons la preuve de la bonne opinion qu'avaient de lui ses Supérieurs dans la grande insistance qu'ils mirent, bien entendu en conformité avec l'ardent désir du cher Frère, à le présenter par deux fois aux voeux perpétuels, alors même, qu'il n'avait pas encore l'âge requis pour les émettre. Enfin après une troisième demande, et les vingt-six ans étant­ dûment accomplis, le F. Ignace fut admis à cette faveur, le 26 septembre 1869. Jusqu'à cette époque, au témoignage du P. Hubert., il n'avait jamais donné lieu au moindre reproche: ce qui n'est pas peu dire pour un Frère vivant de la vie de la Congrégation depuis le temps du petit postulat.

Successivement, parfois même simultanément, il fut surveillant d'étude, professeur de français ou d'allemand, maître de dessin, architecte, constructeur, peintre, etc. Le petit séminaire de Saint-Sauveur lui doit une partie dé ses bâtiments; il lui doit surtout sa spacieuse 'et solide chapelle. Après en avoir dressé tous les plans, le bon Frère en surveilla l'exécution. Lui-même il se chargea des aménagements et de la décoration, épargnant ainsi d'énormes dépenses à la communauté. Son talent fut également mis a contribution par des personnes du dehors, amies de la maison. On eut recours à lui pour les plans des églises de La Cellette et de Saulzet-le-Froid, et M. Mignot lui confia l'entreprise de son habitation de Saulnat. Ainsi, bien qu'il ne fût pas précisément homme du métier, le F. Ignace était regardé comme un habile architecte . et ce qu'il savait en l'art de construire, il l'avait appris par lui-­même, comme beaucoup d'autres choses. Ceux qui traitaient avec lui étaient étonnés de l'étendue de ses connaissances, surtout au point de vue pratique. Puis, ses avis étaient d'autant plus appréciés qu'ils étaient donnés avec beaucoup d'aménité et de modestie.

Par son dévouement, son savoir-faire, son caractère pondéré, son esprit religieux, il avait pris sur tous un ascendant que lui seul trouvait déplacé. Plusieurs ne voyaient, ne juraient que par le F. Ignace; et le Supérieur de Cellule au temps de sa splendeur, l'inoubliable P. Hubert, en avait même fait son bras droit. Les nombreux élèves qui fréquentèrent l'établissement, les Pères et les Frères qui s'y trouvèrent employés jusqu'en 1896 ont tous connu le bienfaisant rayonnement de son incontestable influence. Qui dont alors aurait pu penser au petit Séminaire, sans faire entrer dans ce souvenir la sympathique figure du cher Frère, tant on était habitué, à la voir mêlée à tout ce qui se faisait dans la maison? Après le P. Hubert, le F. Ignace était bien l'homme le plus représentatif de Cellule.

Ceux-là surtout ne l'ont pas oublié qui, restant constamment sous ses yeux parce qu'il était leur surveillant, n'ont pu s'empêcher de le regarder souvent eux-mêmes avec un intérêt qui n'était pas toujours de simple curiosité. Ce n'est pas à dire qu'ils le considérassent comme un Cerbère inexorable, mais ils connaissaient sa vigilance, et naturellement l'on n'aime pas à être pris en faute. En étude le Frère restait silencieusement assis à son pupitre. Même quand il y avait du tapage il ne disait pas un mot. Tout au plus faisait-il un simple signe avec le bout du crayon. Imperturbable et sans sourciller, il tenait alors les yeux braqués sur les espiègles; et généralement ces derniers, fatigués ou désappointés, ne, tardaient pas à rentrer dans le devoir. Du reste le F. Ignace avait un petit carnet où jour par jour, et par le moyen de signes connus de lui seul, il notait les faits et gestes répréhensibles, chaque élève ayant sa page, et tous les noms étant disposés par ordre alphabétique. En récréation, il ne marquait rien, il se contentait d'observer. Mais une fois hors de faction, de sa mémoire fidèle il relevait sur le papier ce qu'il avait à lui confier.

De temps en temps il faisait la morale à l'un ou à l'autre. Moitié riant, moitié sérieux, il rappelait de petits faits. « N'avez-vous pas prêté votre copie à un tel? N'avez-vous pas pincé celui-là? Prenez garde, cela compromet votre note d'honneur. » Ou bien, montrant la page du carnet, mais sans lire ce qu'elle renfermait. « Voyez comme cette semaine est déjà chargée. Faites en sorte que je n'aie plus rien à consigner. »

« Un jour, raconte le R. P. Pascal -- j'étais encore tout nouveau venu dans la division des moyens - un camarade un peu brutal eut l'idée de me houspiller, je ne sais trop pour quelle raison, mais tellement bien qu'il finit par me jeter violemment par terre. C'était en un moment où personne, croyait-il, ne pouvait le voir; et moi-même je n'en soufflai mot. Mais le F. Ignace avait tout vu; et pour ne pas me laisser sous le coup d'une aussi désagréable impression, il m'aborda fort amicalement, et me demanda si je ressentais quelque mal. « Oubliez, ajouta-t-il, ce vilain procédé. Ce n'est pas la peine de garder rancune pour cela. D'ailleurs pour un méchant compagnon, vous en trouverez vingt autres qui sauront bien vous amuser. Tenez, allez jouer avec celui-ci. Et je m'en allai joyeux. »

Dans des circonstances fort diverses, beaucoup d'élèves, anciens ou nouveaux, ont pareillement reçu du bon Frère des encouragements ou des conseils. Sans pénétrer dans l'intime des consciences, discrètement et paternellement, il fit ainsi à ces âmes d'adolescents tout le bien que lui suggérait son gèle. Volontiers on l'écoutait, et l'on se rendait à ses bienveillantes remontrances, car par un heureux mélange de douceur et de fermeté, il s'était acquis l'estime et l'affection de tous les élèves.

Ceux-ci eurent l'occasion de lui en donner un témoignage publie lorsqu'en 1886 le P. Chauffour, Supérieur par intérim, profita de la fête de l'Immaculée Conception pour ajouter à la joie commune le plaisir de célébrer les noces d'argent du cher surveillant. MM. Parton et Marmoiton avaient été invités; et rien. ne manqua à la cordialité comme à la sincérité des compliments exprimés par les anciens. Mais ce qu'il y eut de plus piquant, ce lut la surprise de celui qui se vit l'objet de l'ovation.

Auxiliaire , des Frères, il avait été chargé de convoquer ces derniers à une réunion extraordinaire qui, lui disait-on, devait avoir lieu à l'issue de la grand-messe. Fort exactement et sans se douter de rien, il s'acquitta de la commission. Aussi ne put-il se retenir d’un tressaillement et d'une exclamation de surprise lorsque, le plus aimablement du monde, le P. Chauffour, en s'adressant à lui, prit la parole au nom de tous.

Dans la soirée, et pour la même cause, le F. Sébastien voulut, à sa manière, fêter son digne collègue. Mais comment le faire consentir à se présenter devant les musiciens? Il fallut: user de ruse et le perdre au piège, pour ainsi dire. L'ancienne salle de dessin était récemment devenue salle de musique. Cependant le F. Ignace y venait encore; et parfois le F. Sébastien recourait à son obligeance pour se faire ouvrir, car il lui arrivait d'oublier sa clé. En la conjoncture il le prend au passage : « Me voici encore à la porte, dit-il, venez donc m'ouvrir. » D'avance les enfants avaient été introduits; et, dans le plus grand silence leurs instruments en position, ils se tenaient prêts à jouer au premier signal. Aussi dès que le trop complaisant confrère eut tourné la clé dans la serrure et entrebâillé la porte - « Une, deux », cria le chef de musique, en le poussant à l'intérieur; et le concert commença. Impossible de fuir, et le bon F. Ignace, à la fois honteux et souriant, haussant les épaules et clignant de l’œil, dut subir la sérénade jusqu'au bout, au grand contentement le tous.

L'année qui suivit cette fête, le F. Ignace n'était plus surveillant; mais tout en restant maître de dessin et professeur, il reçut encore d'autres fonctions. Il fut nommé sous-économe, et chargé des orphelins et des aspirants frères. A ceux-ci il était d'un grand exemple non seulement pour sa régularité et sa douceur, mais encore par son esprit de mortification. Sa frugalité était notoire: à table, il se contentait des mets les plus simples; même aux jours de grand dîner, il ne se permettait pas le moindre extra.

A propos de son rôle parmi les Frères, notons le désir sincère qu'à plusieurs reprises il manifesta d'être enfin traité comme l'un d'eux, car ce lui fut toujours un gros ennui d'avoir dans la maison une situation, privilégiée. Le F. Ignace attendit longtemps de voir son voeu réalisé, mais il n'attendit pas en vain: Sous un autre Supérieur, le P. Spielmann, de grands changements s'opérèrent dans l'administration comme dans la composition du petit Séminaire, et le vieux gardien des traditions de Cellule, en fut un peu désorienté et douloureusement surpris. Il se sentit encore plus. mal à l'aise; et l'on pensa qu'il lui serait trop pénible de se plier aux exigences du nouvel état de choses. En conséquence, un transfert de Cellule à Épinal fut résolu. Dieu sait ce qu'il en coûta au cher Frère d'abandonner l'oeuvre pour laquelle il avait tant et si longtemps travaillé. Pourtant son esprit de foi et sa résignation furent à la hauteur de l'épreuve, et il partit le coeur serré, mais le front serein : il obéissait.

A Épinal, le F. Ignace eut des occupations auxquelles il était déjà fait : surveillance et professorat, cours de dessin, comptabilité et autres services à l'économat. Et il y apporta le même dévouement dont il avait preuve à son premier poste. Ce qui fut nouveau pour lui, ce fut la lutte contre la maladie : des rhumatismes opiniâtres commençaient à le miner, et il redoutait les rudes hivers des Vosges. Il sortait peu. Le personnel de notre maison, écrivait-il, se partage pour ainsi dire en deux camps: un camp volant, et un camp retranché. J'ai l'avantage d'être de ce dernier. D'autres préfèrent beaucoup le premier. Ils ont l'amour des voyages, et ils craignent la mousse. Pour moi, je me dispose à faire bientôt le grand voyage, celui pour lequel on ne prend pas de billet d'aller et retour. »

Dans une lettre du 21 mars 1903, le P. Kroell faisait pressentir un malheur. « Le F. Ignace, disait-il, me semble souffrant, mais il ne se plaint pas. C'est un saint que ce bon Frère; et je suis bien heureux de l'avoir clans la communauté. » A quelque temps de là, une soudaine attaque d'apoplexie détermina la paralysie du côté gauche. Fort affligé de son impotence, l'infatigable travailleur dut alors se résigner à prendre du repos. Sur ces entrefaites, notre Institution d'Épinal passait à une autre direction; et l'on crut qu'un retour en Auvergne pourrait contribuer au rétablissement de la santé du cher Frère. Celui-ci donc s'en revint à la maison, de ses beaux jours, et, comme on s'y attendait, rapidement le mal fit régression, laissant la place à la gaieté réconfortante. Hélas ! une tristesse sans pareille devait bientôt faire évanouir tout espoir de guérison.

Ce petit Séminaire de Cellule, qu'on avait pensé soustraire à la prescription, devait aussi disparaître; et voilà que celui qui avait tant fait pour sa prospérité, allait assister dans lès larmes à la liquidation du fruit de ses labeurs. On voyait le pauvre Frère, qui ne connaissait pas la génération nouvelle, mais dont l'âme tenait- encore tout entière aux bâtiments et au mobilier, errer çà et là comme un fantôme silencieux, l'air dolent et. même hébété, parmi le brouhaha des déménagements, des ventes et des départs : tel Jérémie pleurant sur les ruines de Jérusalem. Lui-même, à la fin de décembre, quitta ce lieu de désolation pour s'en aller à Langonnet, en compagnie du F. Sébastien.

C'était au nid qu'il retournait, selon sa propre expression, au nid où il était éclos à la vie religieuse quarante-trois ans aupara­vant. Tout avait changé dans l'intervalle, personnel et organisation excepté l'abbaye elle-même, excepté cette pierre qui a été posée là pour l'éternité et que lui, l'ami de ce qui dure, il était tout aise de revoir et desaluer comme le témoin de ses premiers voeux et le symbole de son inébranlable fidélité. Que fit-il pen­dant les six années qu'il vécut encore sur cette terre d'exil? Lui-même va nous en dire quelque chose. Il écrivait au F. François­ Marie : « Le départ précipité de ceux qui. vous apportent cette lettre ne me permet pas de longues réflexions. Je vous écris donc ce qui me vient, et comme je le puis. Je dis comme je le puis; car, vous ne l'avez pas oublié, mes mains sont foutes les deux plus ou moins paralysées. Ainsi arrive un moment où je ne sens plus le porte-plume. Et alors il me faut faire un effort extraordi­naire pour achever ce que j'ai commencé. Une phrase, un mot, une lettre même me demande toute l'énergie dont je suis capable.

Avant de l'expérimenter, je n'aurais pu le croire. Hélas! Aujourd'hui je sens combien on peut dé venir patraque. Mais j'ajoute que rien ne me coûte quand il s'agit de faire plaisir à un ancien et à un confrère.

« Par ailleurs, j'ai le temps de penser aux amis et aux bienfaiteurs. Je le fais de mon mieux, et aux endroits les plus convenables : la chapelle où nous faisons l'adoration journalière, et les différents lieux de pèlerinage que nous avons dans le pare. Ainsi tous les matins, après le déjeuner, je vais. aux pieds de Notre-Dame de Lourdes réciter un memorare pour le bon F. Sébastien.

« En fait de travail, je trouve toujours à m'occuper. Par exemple, tout à l'heure, je vais me louer pour la récolte des haricots. Une autre fois, j'irai au pare ramasser le bois mort. De temps en temps, on m'emploie aussi -chacun son tour - à servir les impotents.

« A quelques-uns de nos vieux, le bon Dieu conserve une santé robuste qui me ferait envie, s'il m'était permis d'envier quelque chose. Le divin Maître a ses vues : elles sont toutes miséricordieuses, et je suis plein de confiance. La saison des morts va revenir; et j'ai l'espoir que si elle m'épargne, ce sera pour la plus grande gloire de Dieu; si non, Amen, et toujours pour sa plus grande gloire. Si le Gouvernement nous laisse tranquilles, nous mourrons en paix; et, sans doute, nous débarrasserons la République.

« En retrouvant ce papier, je ne puis résister au désir d'y ajouter encore quelque chose. Comment trouvez-vous cela? J'ose vous écrire si longuement, moi qui éprouve tant de difficultés pour le faire. C'est inconcevable! Je suis comme une machine qui est sur la fin, qui s'épuise, et qui, très modestement, vient à son terme. Pauvre machine! elle travaille, et ne peut plus produire. Vous voyez à mon écriture que ma main et mes yeux n'en peuvent plus. Adieu! »

Le jeudi 2 décembre 1909, le F. Ignace n'étant pas descendu pour le déjeuner, l'infirmier se rendit chez lui. Il le trouva étendu par terre au pied du lit, respirant difficilement, et complètement privé de l'usage de la parole. C'était l'apoplexie qui, achevant son oeuvre avait terrassé le pauvre Frère à son lever. Après les soins qui sur-le-champ lui furent prodigués, le cher malade reprit connaissance; l'on en profita pour lui conférer les derniers sacrements, qu'il reçut avec beaucoup de piété, suivant attentivement les différentes cérémonies et faisant à plusieurs reprises le signe de la croix.

Sur le soir, il tomba dans un profond assoupissement qui se prolongea jusqu'au moment de son trépas, vers 4 h. 30 du matin, le 6 décembre. Il avait alors soixante-six ans d’âge; et peu s'en fallait, à peine plus d'un an, que nous n'eussions eu la joie de célébrer ses noces d'or de profès.
P. Paul THIERRY.

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