Le Père Marcel BOETSCH
décédé à Wolxheim le 4 juin 2000, âgé de 82 ans
Né: 11.05.18, à Kiffis (68). Profès: 08.09.37, à Orly. Prêtre: 29.06.43, à Chevilly

AFFECTATIONS
FRANCE: Ivry, vicaire (44-45) Passy, aumônier au collège (45)
CAMERoUN- Nsimalen, aumônier des Filles de Marie (45-46) ; Nlong, maître des novices [Frères de St-Joseph] (46-56) ; Douala, maître des novices [Frères spirtains.] (56-59)
FRANCE - Bletterans, recruteur (60-63) ; Allex, préfet des Grands, puis professeur de Mathématiques (63-69) ; Blotzheim, supérieur (69-75) CAMEROUN: Bepanda, vicaire (76-87). FRANCE -Blotzbeim, professeur (87-88) ; Allex, correspondant de la Revue (89-99). RETRAiTE, Wolxheim (99-00).


MARCEL et moi, nous étions de grands amis. Pas des élèves modèles. A Saverne, lorsqu'il y avait quelque chose de cassé, le directeur venait en étude et posait la question rituelle : « Boetsch et Aebi, était-ce vous ? » Une fois,.on avait poussé les choses si loin que le directeur nous intima l'ordre d'aller faire nos valises. On partit au grenier pour les récupérer. Mais nous n'avions aucune envie de partir... A la fin de la récréation des élèves, nous nous sommes glissés dans les rangs pour rejoindre l'étude. Rien ne bougeait... et on est resté.

Nous aimions le théâtre. Plusieurs fois, le jeudi après midi, on nous autorisait à occuper la salle de spectacle : Marcel et moi, nous jouions des numéros de clown.

Pour les études, on ne voulait surtout pas faire le baccalauréat : on voulait partir en Afrique , aucune envie de rester comme professeur en Europe.

Notre grande joie, ce fut évidemment notre nomination pour le Cameroun. Marcel fut chargé de la formation des jeunes frères d'une congrégation indigène du diocèse de Yaoundé. Moi, je partis à Douala. C'est là que, nous étant rejoints, nous avons vécu nos dernières années d'Afrique ensemble, à Bépanda, une banlieue de Douala.

Ce fut l'occasion pour moi d'apprécier les qualités de Marcel. C'était un vrai spiritain, une richesse pour une communauté. Il était simple, fraternel, toujours de bonne humeur, un homme avec qui on était à l'aise et avec qui on ne s'ennuyait pas !

Marcel n'était pas un 'théoricien' de la mission. La joie qu'il vivait dans son coeur, il la partageait avec les Africains. D'où, les succès de son apostolat.

En France, Marcel consacra toute son énergie de religieux missionnaire au service de la jeunesse. Une seul chose l'intéressait, disait-il, le contact avec,les jeunes et l'éveil des vocations. Il y travailla de toutes ses forces à Bletterans, puis comme directeur de la section des grands à Allex, puis à Blotzheim. Doué d'un profond équilibre personnel, réaliste, il savait faire la part des choses et dédramatiser les situations difficiles des adolescents qui lui étaient confiés. Partout où il passa, il sut donner aux jeunes la joie de vivre et le goût pour la Mission. Durant son second séjour à Allex, tout en assurant la correspondance avec les bienfaiteurs de l'Ecole, il reste présent aux élèves que chaque jour il prend plaisir à interpeller sur la cour de récréation. Ainsi est née, entre lui et de nombreux jeunes, une amitié que ni le temps ni les distances n'ont pu éroder, jusqu'à ce jour de juin 2000 où son Ami de toujours l'a interpellé à son tour pour la rencontre qui ne connaîtra pas de fin.
Repris de Richard Aebi
PM 269 12/2000