Le Père Abel Boizieau,
1908-1985.
décédé à Chevilly, le 21 décembre 1985,


Né le 12 juin 1908, Abel Boizieau était originaire de Challans (Vendée). Sa famille tut très éprouvée : deux des frères d'Abel furent tués lors de la première guerre mondiale ; le chagrin fut à l'origine de la mort précoce de sa mère et plus tard, de son père. Encore enfant, Abel fut atteint de la polio et il en resta marqué physiquement : épaule et bras droits atrophiés, sans force.

Pour ses éludes, il fut pris comme en tutelle par un prêtre. Ce furent d'abord le noviciat à Orly et la profession en 1927, puis la prêtrise à Chevilly te 7 octobre 1934, et enfin l'affectation au vicariat apostolique de Brazzaville, en 1935 Il enseigna à l'école Jeanne d'Arc, la première école fondée dans cette ville, et il prépara de futurs enseignants du primaire. Ensuite il fut nommé directeur de l'enseignement diocésain. De ce service, il passa au petit séminaire de Mbamou, comme professeur, 10 années au total. Des problèmes de santé l'obligèrent à rentrer en France. Après une période de repos. il se retrouve comme professeur à Saint-Ilan, au groupe des vocations tardives. La nostalgie de la mission le fait repartir, mais pour un bref séjour de 3 ans, toujours comme professeur au séminaire.

Fatigué physiquement et nerveusement, il rentre définitivement en France, après 24 années passées au Congo. Il sera encore disponible et actif pendant plusieurs années, au secrétariat de la revue Spiritus, puis comme vicaire à la paroisse Saint-Joseph de Toulon et à La Gavotte, près de Marseille.

Enfin an 1975, reconnaissant les limites de sa santé, il prend se retraite à la communauté de Grasse, puis en 1982, il se retire à Chevilly où il meurt le 27 décembre 1985.

Pour ceux qui ont connu le Père Abel Boizieau, c'est un étonnement de le voir parvenir à l'âge de 77 ans : une longue vie d'activité et de dévouement, en dépit d'une santé très fragile. La polio contractée pendant son enfance l'avait rendu infirme de l'épaule et du bras droits; ce fut un handicap qui lui interdisait d'emblée tes multiples services d'une mission. Son “chemin fut donc l'enseignement. Sur 40 ans de vie active, dont 24 au Congo, il en consacra 30 à l'enseignement. à la formation de jeunes enseignants et séminaristes. Il a connu une multitude de jeunes, d'où pour lui un rayonnement missionnaire et un attachement de ses anciens élèves qu'il rencontrait un peu partout

Il avait une bonté foncière, un contact très facile avec toute personne, surtout les pauvres, en tout domaine. C'était un homme très fraternel, sensible, très sociable, avec un humour un peu bougon plein de finesse et d'à propos. Un homme de foi qui a tiré de ses forces physiques et de son cœur le maximum pour faire grandir l'Église missionnaire . beaucoup de ceux qu'il a formés sont à l'œuvre maintenant, courageusement.

Les dernières années ont été sans doute plus pénibles pour lui, surtout à cause de sa vue de plus en plus défectueuse. Mais il avait le moral, et son humour était resté vivace. Le soir du 27 décembre. le Père Jean Stacoffe, infirmier, et la Sœur Jean-Marie, viennent coucher le Père Boizieau qui avait passé quelques heures dans son fauteuil. C'était vers 19 h 45. Une prière à Marie dite en commun, puis le Père Stacoffe lui dit avec entrain : “Allez, bonne nuit. Abel, vieux frère. Sois en paix. Tu vois, nous sommes là, près de toi... Et puis, il y a quelqu'un qui est encore plus près de toi. c’est Jésus” - “Eh oui. c'est vrai ! répondit le Père Boizieau, ...et ça t'en bouche un coin !” Vers 21 h, il mourait paisiblement.
Clément Piers

Page précédente