P. Marien BONJEAN
B.G. XXVII n° 329, p. 692
Décédé le 29 mai 1914 à Port-Louis


Le P. Marien BONJEAN a fait ses premiers vœux le 26/08/1883 ; et ses vœux perpétuels le 29/08/1886 à Chevilly ; il a été ordonné, d’après les Archives Générales, le 23/12/1882 à Paris

Le P. Marien Bonjean, profès des vœux perpétuels, du District de l’île Maurice, décédé le 29 mai 1914, à Port-Louis, par suite de fièvre typhoïde, à l’âge de 56 ans, après 38 années passées dans la Congrégation, dont 30 ans et 9 mois de profession .

BG XXVII n°330 p. 763
Nous avons annoncé dans le Bulletin de juin (n°328) la mort du P. Marien BONJEAN, du District de l’île Maurice .

A ce sujet, le R.P. Rochette nous communique les détails suivants, à la date du 6 juin :

« Nouveau deuil, le quatrième en trois mois ! Le cher P. Bonjean nous a quitté pour le ciel, le vendredi 29 mai, à 1 heure 25 du matin . Ma lettre précédente vous disait que le cher Père était allé se reposer à « La Neuville » (Quatre - Bornes), à la suite de grandes fatigues du Carême . Ce changement d’air lui faisait du bien, lorsqu’à la fin de la troisième semaine il fut pris de frissons . Le docteur crut reconnaître la maladie et soigna le Père en conséquence ; mais la fièvre ne cédait pas aux injections de quinine répétées . On fit analyser le sang du cher malade et l’on découvrit tous les signes d’une fièvre typhoïde . On injecta le sérum antityphique ; c’était trop tard : vingt-quatre heures après des températures variant entre 39 et 40 degrés, la mort est arrivée . Le bon Père s’y était préparé bien qu’il ne pensât pas s’en aller si vite . Durant les quinze jours de maladie, il fut admirable de calme, de patience et de résignation . C’est le P. Binger qui lui administra les derniers sacrements ; je ne pus qu’assister à la cérémonie, tant je me sentais accablé ! »

P. BONJEAN C.S.Sp. Journal LA CROIX du 30/05/1914
Au moment où se composait une note où nous parlions à nos lecteurs de la gravité de l’état du R.P. Bonjean et leur demandions d’associer leurs prières à toutes celles offertes pour la conservation de cet excellent prêtre, la douloureuse nouvelle de sa mort nous est parvenue[2] .

C’est un grand deuil pour la paroisse de l’Immaculée Conception et des Pailles, pour la Congrégation du St Esprit et le clergé et pour tout le diocèse .

Ce n’est que depuis hier que le caractère de la fièvre dont le R. Père souffrait depuis une douzaine de jours a été précisé : c’était la fièvre typhoïde ! l’application immédiate de la sérothérapie donnait toutes les raisons d’espérer que les soins dévoués dont il était entouré triompheraient du mal . Mais les médecins étaient inquiets de la faiblesse du cœur, et c’est probablement cette faiblesse qui est la cause du fatal dénouement si prompt ;

Un de nos amis nous écrit : « L’éloquent, le touchant apologiste de Notre Dame, l’éloquent et saint prédicateur est allé recevoir sa récompense en cette fin de mai . La Bonne mère a dû déjà couronner son vaillant serviteur, le serviteur de son divin Fils . Quelle perte, non seulement pour le vénéré curé de l’Immaculée, déjà si éprouvé, pour la paroisse, mais aussi pour tous ceux qui n’entendront plus cette voix si persuasive, aux intonations si douces et si sympathiques qui, en remuant si délicatement le cœur,, remuait si bien les âmes ! »

« Le P. Bonjean, nous dit M. J.O. Bijoux, dans une notice que nous sommes forcés d’incorporer dans ces lignes, était un ecclésiastique de haute valeur, un orateur, un théologien, un musicien, un apôtre . Il laisse un nom, une mémoire qui éveilleront les meilleurs et les plus reconnaissants souvenirs chez ceux qu’il a eus pour ouailles .

« Il avait un culte particulier pour la Vierge, et c’est avec une sollicitude touchante qu’il s’occupait des Enfants de Marie de la paroisse de l’immaculée, dont il a été un des vicaires les plus actifs et les plus dévoués .

« Sa charité était à la hauteur de son zèle apostolique, son humilité encore plus grande . Il a été à Maurice un des membres les plus aimés et les plus respectés de la Congrégation du St Esprit. »

Marien Joseph Bonjean était né le 25 Janvier 1858 à Largnat, commune de Sayat, près de Clermont-Ferrand . Ordonné en 1876[3], après avoir été professeur dans plusieurs séminaires de la Congrégation du St Esprit, il fut envoyé à Maurice où il arriva le 11/01/1904 .

Il fut constamment attaché à la paroisse de l’Immaculée Conception, et il desservait en outre l’église de St Vincent de Paul aux Pailles .

Des larmes coulent de bien des yeux et bien des cœurs se serrent à la pensée que ce père spirituel de tant d’âmes est parti pour toujours . Mais il faut penser qu’il priera pour ceux qu’il a aimés et qui aussi prient pour lui .

Nous ne pouvons que nous associer à l’affliction générale et particulièrement à celle du chef et du clergé du diocèse, et de la famille du défunt .

Les funérailles se feront demain à 2 h à l’Immaculée et l’inhumation aura lieu à Ste Croix .

Le Père Marien BONJEAN, 1858-1914
Marien Bonjean naquit le 25 janvier 1858 à Argnat, entre Sayat et Volvic. A 12 ans, il vint à Cellule et y fit ses études secondaires jusqu'à la rhétorique. Il entra au grand scolasticat de Langonnet en 1876. Plusieurs fois il dut interrompre les études pour raison de santé. Il put cependant être ordonné prêtre en 1882 et prononcer ses premiers vœux l'année suivante.

Sa première affectation fut le collège de Merville (Nord), comme professeur de quatrième et professeur de musique : la musique sera sa spécialité durant toute sa vie. Sa santé l'obligea l'année suivante à un repos complet, qu'il passa à Paris, Bordeaux et Braga. Au retour du Portugal, il résida trois années sur les bords du lac Léman. Sa santé rétablie, il célébra à Chevilly ses vœux perpétuels. Il enseigna ensuite deux ans à Epinal, quatre ans à Beauvais, et de nouveau quatre ans à Epinal. Il fit aussi un séjour à Bordeaux. Ce fut la fin de son ministère en France.

Son second champ d'apostolat fut l'île Maurice, où il arriva le 11 janvier 1904, il avait 46 ans. Attaché à la grande paroisse de l'Immaculée Conception de Port-Louis, il desservit en outre l'église de St-Vincent aux Pailles. Il est mort, dix ans après, d'une typhoïde qui l'emporta le 29 mai 1914. Les paroissiens ont écrit à son sujet : « Ecclésiastique de haute valeur, orateur, théologien, musicien, apôtre. Il a été à Maurice un des membres les plus aimés et les plus respectés de la congrégation du Saint-Esprit et du St-Cœur de Marie.»

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