Le Père Marius BONNEFOUX,
1861-1937


Marius Bonnefoux est né à Viverols le 8 septembre 1861. Après l'école primaire au village, il vint à Cellule pour les études secondaires, et à Chevilly pour la philosophie et la théologie de 1880 à 1884. Prêtre le 9 novembre 1884, il fit profession à Chevilly le 23 août 1885. Il reçut son obédience pour la mission de Huila, district du Counène, au sud de l'Angola, où il arriva le 22 novembre 1885, trois ans après sa fondation par le P. Duparquet.

Le P. Antunes, alors supérieur, lui confia la direction des enfants rachetés. C'était une charge qui réclamait de la vigilance et de l'énergie. Le nouveau directeur était à la hauteur de sa tâche, sachant, avec son amabilité coutumière, exiger toujours une stricte discipline.

Entre temps, le Père desservait l'agglomération naissante de Lubango, à 25 kilomètres de Huila. Travailleur, il ne savait pas rester inoccupé, en marche ou au campement, s'il ne s'occupait pas de langue, c'était de botanique ou de minéralogie.

De 1892 à 1904, il fut fondateur et supérieur de la nouvelle mission de Tyivingiro. C'est là qu'il donna la preuve de solides connaissances scientifiques, dans l'organisation matérielle de la mission. Ce fut lui qui reconnut la pierre à chaux dans le pays et construisit le premier four, en vue de l'édification de la chapelle, donnant ainsi naissance à une industrie aujourd'hui prospère. La chapelle de Tyivingiro est pour le pays et pour l'époque, une petite merveille à trois nefs, toute en pierre, y compris la voûte. Fabricant de chaux et de tuiles, il devint lui-même statuaire.

Quand la maison mère le nomma en 1904, supérieur du district, préfet apostolique du Counène, le coup lui fut rude. Il exerça cette charge durant 28 ans, à sa manière souriante et ferme. Le P. Bonnefoux était un de ces rares hommes qui n'ont que des amis. De son supériorat, il laisse un superbe monument, la chapelle de la mission de Huila. Il la conçut, l'exécuta, et eut la joie de la voir achevée avant de mourir.

Quand il fut remplacé en 1932, il prit sa retraite sur place,- Les infirmités de l'âge ne lui supprimèrent pas son sourire et sa patience, mais il en vint à ne plus pouvoir assurer la messe. Il est décédé le 20 juin 1937, entouré de tous, dans sa mission. Le gouvernement portugais reconnut ses loyaux services en lui conférant la médaille de Commandeur de l'Ordre Impérial.

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