André est originaire du département du Nord. Membre d'une famille nombreuse, il
reçoit une éducation chrétienne solide. Un des ses frères - Marcel - sera prêtre
diocésain et deviendra curé de la Cathédrale de Cambrai et une de ses sœurs -
Sr Damien de la Croix - sera fille de la Sagesse, missionnaire à Haïti.
André quitte très jeune la maison familiale. Il en gardera sans doute un
certain 'décalage' accentué par ses longs séjours en Afrique puis en Guyane. Il
surmonte un tempérament inquiet par une assiduité dans les études,
l'enseignement et le travail pastoral au Sénégal et en Guyane. Violemment
agressé et blessé à Ziguinchor, il n'en fait guère état, poursuivant ses travaux
sur la langue
diola et ses tournées en mobylette pour visiter les
villages les plus reculés.
Difficile pour André de transmette à sa famille,
et en particulier à ses neveux et nièces, un témoignage éloquent sur la mission.
Durant ses congés, il cherche à faire connaître sa vie de missionnaire en
Casamance et évoque la vie de ses confrères.
Les années passent. André fait
une année de recyclage puis accepte un service à la revue
Pentecôte sur le
Monde, puis de partir à nouveau au loin, en Guyane où il restera 14 ans.
Joie pour lui de retrouver son condisciple et ami le P. Frédéric BOYER.
Le
temps de la retraite arrive et il rejoint la Rue Lhomond. Il sert plusieurs
années dans des tâches discrètes où son travail est précieux. Il assure un
ministère régulier auprès des Sœurs de St Joseph de Cluny. Puis, devant les
difficultés qui se manifestent davantage, il rejoint Chevilly. Là aussi, tant
que sa santé le lui permet, il rend service en assurant sa part d'animation
liturgique. Surtout, il se montre attentif et proche des confrères plus
handicapés que lui.
Les cinq derniers mois d'André ont été marqués par une
grande épreuve de santé suite à un AVC. Mais avant cette grande épreuve, il a eu
la joie de célébrer son jubilé sacerdotal le 7 septembre 2014. Entouré de sa
famille et de ses amis, il a connu un grand moment de bonheur. Les semaines qui
ont suivi ont été une lente montée du calvaire, car sa mémoire a très vite été
défaillante. Très vite aussi, lui qui s'était tant battu pour rester autonome
s'est vu contraint d'utiliser un fauteuil roulant et de se laisser conduire.
Cette grande dépendance durera un peu plus de 3 mois, mais elle n'enlèvera pas à
André sa sérénité profonde. Parfois, les dernières semaines, il avait des
instants de lucidité étonnants. Marc, son neveu prêtre, est venu le voir
quelques jours avant Noël. André s'est mis à chanter l'EXULTET de Pâques, ému et
heureux.
André nous a quittés pour rejoindre son Seigneur après une vie
toute donnée. Je garde en mémoire son visage souriant et son grand souci de voir
positivement les personnes et les événements. Au-delà de son inquiétude, il
était un compagnon agréable, aimable, tolérant, patient. Ses homélies étaient de
riches méditations, où la vie et l'Evangile se croisaient… Homme fidèle de
communauté, enraciné dans la prière, André aura aisément reconnu le Visage de
Celui qu'il a cherché et servi.
Marc BONNINGUES et Marc
SOYER
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