Jean Gabriel Borner était fier
de son village natal, au début de la route des vins. Il a étudié dans notre
collège de Saverne et il aimait les maths. De sa période de formation
spiritaine, il aimait parler de son temps de stage comme chauffeur de car pour
les ouvriers originaires du Maghreb de l’usine de Simca-Chrysler à Passy.
Ordonné prêtre dans son village natal, il part sans tarder pour la mission au
Cameroun: évangélisation des villages, visites en voiture ou à pieds selon les
lieux. En 1986, il rejoint la Procure de Douala. Procureur pour le Cameroun,
bien sûr, mais aussi pour les diocèses des pays voisins, Tchad et Centrafrique.
Il a été connu et reconnu pour ce travail pas toujours facile et ingrat.
Après un recyclage, il rejoint Allex comme économe de la maison Saint-Joseph,
avec sa revue et son école des Petits Clercs. Avec la fermeture du collège, que
de préoccupations ! Il a alors des poussées de « fer » dans le sang. Il est
ensuite nommé économe de la maison Généralice à Rome puis de Piré qui fermera en
2009.
Il part alors pour Saint-Pierre-et-Miquelon. Là, selon les paroles de
Mgr Pierre Gaschy, il laisse un beau témoignage de fidélité, de simplicité, de
service, de prière et de foi :
« le départ précipité de Gaby a délié les
langues. Que de témoignages d’affection disent combien il a été aimé. Il avait
sa place dans le cœur des Saint-Pierrais et des Miquelonnais… Avant 2009, il
avait fait un court séjour à Saint-Pierre et Miquelon. Ceux qui l’avaient connu
à ce moment-là l’ont trouvé changé à son retour. Lors du premier séjour, il
était expansif, parlait et riait volontiers. Son opération et les anesthésies
ont inhibé sa spontanéité et la vivacité de sa mémoire, il était devenu un homme
discret, réservé, mais entièrement donné à sa mission… Que de fois ne m’a-t-il
pas dit : « je suis heureux de te rendre service car je sais tout le travail
qui est le tien ».
Le sourire qu'il portait sur son visage reflétait son for
intérieur. Il partageait le meilleur de lui-même aux autres. En communauté, il
était agréable à vivre. Il n'oubliait jamais les anniversaires. Il aimait
raconter l'une ou l'autre aventure de sa vie, notamment celle du maître des
novices qui l'avait mis à la porte. Du temps où il dirigeait la procure de
Douala, il en avait gardé la fibre comptable au service de la communauté mais
regrettait amèrement de n'avoir plus la capacité de faire ce qu'il avait fait
autrefois. Avec Gaby, nous vivions l'expérience d'une belle et fraternelle
collaboration sacerdotale. Gaby était un homme de prière et de foi en
Jésus-Christ. Il y puisait sa force et sa sérénité. Comme il devait faire tous
les jours une bonne marche pour entretenir sa santé, il en profitait pour
effectuer les achats de la communauté et de la paroisse et récitait le chapelet
pendant ce temps. C'est le cœur serré et les yeux embués que les deux
communautés paroissiales, les Sœurs de Saint-Joseph de Cluny, le P. Eugène et
moi-même, acceptons dans la foi ton départ vers Celui que tu as servi toute ta
vie. Merci Gaby... Ta gentillesse, ta bienveillance, ton sourire discret
resteront gravés dans nos mémoires et nos cœurs ». Joel
Lavens et Pierre Gaschy
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