Le Père Joseph BORTEYROU,
1906-1985


Joseph Borteyrou est né le 21 août 1906 à Hasparren, au cœur du pays basque. Cinquième d'une famille de 8 enfants, c'est dès son plus jeune âge que Joseph manifesta le désir d'être prêtre et missionnaire. Le Père Harguindégui qui le connaissait, l'aiguilla sur le petit séminaire de Saint-Pé de-Bigorre, puis sur Allex et Cellule. Ses études secondaires terminées, il entre au noviciat d'Orly en 1924, il a juste 18 ans. Il fait profession le 23 octobre 1925. Il poursuit ses études sacerdotales d'abord à Mortain, ensuite à Chevilly où il est ordonné prêtre le 4 octobre 1931. Le 10 juillet 1932, il fait sa consécration à l'apostolat et reçoit alors, comme obédience, le Cameroun, plus précisément le Vicariat apostolique de Douala. Après un bref séjour à la mission de Kribi pour y apprendre la langue, il rejoint la mission d'Eséka où il donnera toute sa mesure dans ce Cameroun en pleine expansion d'évangélisation.

En juillet 1939, il rentre en France pour son premier congé, a quelques mois de la déclaration de la guerre. Mobilisé sur place, mais rapidement réformé par cause d'anémie, il est affecté à la Procure de Bordeaux. Deux ans plus tard, ses compétences dans les domaines financiers font qu'il est appelé à l'Économat provincial de Paris. Il est en outre nommé Assistant provincial.

La guerre terminée, il repart au Cameroun. Il œuvre dans la région de Makak de 1945 à 1949. Mais il retrouve un Cameroun bien changé et, de plus, sa santé laissant beaucoup à désirer, il est obligé de rentrer en France. Après un séjour au pays natal, au milieu des siens, il est, comme il l'écrit à cette époque, de nouveau d'attaque pour le poste que l'obéissance lui confiera. A travers cette réflexion, on discerne les deux pôles essentiels qui ont dominé toute la vie du Père Borteyrou : sa grande affection pour sa famille humaine, mais aussi son attachement indéfectible à l'obéissance religieuse. C'est àce moment-là qu'il est affecté à l'Œuvre des Orphelins Apprentis dAuteuil, d'abord comme économe de la maison de Thiais, puis comme directeur de la communauté de la rue La Fontaine à Paris.

Toutefois, la nostalgie de l'Afrique le pousse à demander son retour en mission. Il rejoint donc Douala en 1954 : il exerce le ministère paroissial jusqu'en 1959, puis est chargé de l'accueil à la Procure interdiocésaine de Douala de 1960 à 1966.

Une fois de plus, sa santé l'oblige à rentrer. Il est affecté a Marseille où il sera pendant 7 ans Délégué à la Propagation de la Foi. En 1973, ses supérieurs lui confient de nouveau la responsabilité de la communauté spiritaine de la rue La Fontaine et de la Chapelle Sainte-Thérèse d'Auteuil. Il assumera ces deux fonctions pendant 6 ans, s'y créant de très solides et fidèles amitiés.

En 1978, il est victime d'un infarctus qui sera suivi d'un deuxième puis d'un troisième. La mort dans l'âme, mais dans un grand esprit d'obéissance, il accepte de prendre sa retraite à Chevilly. Lui qui s'était tant donné, il doit vivre désormais au ralenti, assumant avec générosité le "ministère" de la prière. Qui d'entre nous ne l'a rencontré, durant ses longues promenades, à travers le parc, son chapelet à la main ? Une de ses dernières grandes joies sera la béatification du Père Brottier le 25 novembre 1984. Le 26 mars 1985, alors que des amis fidèles venaient de lui rendre visite, il décédait brusquement, victime d'un arrêt cardiaque.
Il était prêt à rencontrer Celui qu'il avait servi toute sa vie.

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