Le Père Hervé BOUCHER,
1868-1944


Fils de Yves-Marie Boucher et de Marie Yvonne Quideller, Hervé naquit le 10 août 1868 à Porslazou en Ploudiry. Après sa scolarité au village, il resta quatre ans au travail de la ferme. C'est à l'école apostolique des Jésuites à Poitiers qu'il fit ses études secondaires. Le P. Galinand le présentait ainsi le 16 juillet 1888 :

"Hervé Boucher a toujours été à l'école un modèle de régularité et de dévouement, avec une grande simplicité. A mon avis, ce jeune homme a les qualités requises pour devenir un bon religieux. Il est d'ailleurs pieux et docile. Il a toujours été dans la première moitié de sa classe."

Durant son séjour à Poitiers, son père mourait et sa mère allait le rejoindre au ciel sept mois après : "Nous restions donc complètement orphelins, mes quatre frères, mes deux soeurs et moi. Comme je me trouve être l'aîné, je pouvais penser que c'était mon devoir de rentrer dans le monde. Mais, ma vocation m'était si chère. L'Esprit Saint m'inspira alors de la remettre entre les mains de ma bonne Mère du ciel : c'est ce que je fis avec la plus grande confiance, et j'eus lieu de m'en féliciter: Marie arrangea tout et je pus dès lors continuer mes études."

Prêtre à Chevilly le 28 octobre 1892, il fit profession dans la congrégation le 15 août 1893. Sa première obédience l'envoya au collège de la capitale du Pérou. Après la traversée de l'océan Atlantique, il prit le train pour franchir l'isthme de Panama, puis embarqua sur l'océan Pacifique pour rejoindre le port de Lima. Il y resta cinq ans comme professeur de 1893 à 1898. Il y fit ses voeux perpétuels, et donna satisfaction à tous, dans sa communauté et au collège, où les religieuses et leurs élèves l'appelaient le saint Louis de Gonzague des Pères du St-Esprit !
Revenu en France, il assura, trois ans durant, des cours à l'école apostolique de Seyssinet, dans le diocèse de Grenoble. Affecté ensuite en Afrique, il fut missionnaire à Bata dans le Guinée espagnole. Il y resta douze ans, de 1902 à 1914. Connaissant déjà le breton, l'anglais et l'espagnol, il se mit rapidement au Kombé, la langue locale. Revenu en France, il enseigna trois ans au collège de Rostrenen, dans le diocèse de St-Brieuc, et les cinq années suivantes à Misserghin et dans certaines paroisses du diocèse d'Oran. Son dernier champ d'apostolat fut l'île de la Réunion. Arrivé en juin 1923, il fut d'abord curé de St-Jacques, petite paroisse de la capitale, fondée en 1852; confiée depuis longtemps aux Pères du St-Esprit et qui était l'une des meilleures du diocèse. Il fut ensuite vicaire à St-Benoît, curé de Bras-Panon, et de Ste-Rose. Il y est saintement décédé le 5 avril 1944, à l'âge de 75 ans.

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