Le Père André BRITSCHU
décédé à WoIxheim, le 9 janvier 1986, à l'âge de 85 ans


Le Père André BRITSCHU est né à Thann (Haut-Rhin) le 12 décembre 1902, dans une famille profondément chrétienne. C'est là qu'il a vécu ses années d'enfance et de jeunesse. Il était un grand jeune homme il avait 18 ans et avait commencé un apprentissage de comptabilité, lorsqu il envisagea de se faire prêtre et missionnaire. En septembre 1922, il entre au noviciat à Orly. Puis il suivra, sans aucun faux pas, toute la filière spiritaine normale : profession religieuse le 23 septembre 1923, deux ans de philosophie à Mortain, quatre ans de théologie à Chevilly. Il est ordonné prêtre le 28 octobre 1928... Et c'est le départ en mission. Il est affecté à Madagascar, au Vicariat apostolique de Diégo-Suarez.

Le 10 octobre 1929, il débarque à Diégo-Suarez et reçoit sa première nomination, nerimandroso, dans le pays Sihanaka, sur les rives du lac Alaotra. C'est là qu'il s'initiera à la langue malgache et fera ses premières expériences de la vie de brousse.

Deux ans plus tard, en septembre 1931, il est rappelé à Diégo-Suarez. Pendant cinq ans, il sera vicaire à la cathédrale et assurera en même temps l'économat de cette importante communauté. A cette époque, la cathédrale était la seule résidence sur la ville de Diégo-Suarez. C'est là qu habitaient l'évêque les Pères travaillant en ville et ceux qui étaient chargés d évangéliser la brousse environnante ; c'est là aussi que trouvaient gîte et couvert, les missionnaires de passage qui transitaient en bateau par le port de Diégo-Suarez.

En mai 1936, il est nommé responsable de la mission de Vohémar. Il restera douze ans, C'est lui qui a construit l'église et l'actuelle résidence des Peres, sans pour autant négliger le moins ou monde l'enseignement et les tournées, dans cette brousse dure et lointaine.

En 1948, on fait appel à lui pour diriger l'importante mission de Fénérive-Est : un territoire immense englobant les actuelles missions de Fénérive, de Soanierana, de Ivongo, de Vavatenina et de Foulpointe. Et c'est dans des circonstances particulièrement pénibles que le Père Britschu prend la responsabilité de cette mission. Mai 1948... nous sommes à quelques mois à peine des sanglants événements de 1947 et la région de Fénérive est une de celles qui en ont le plus souffert.

En janvier 1951, le Père Britschu est nommé Supérieur principal de Madagascar. Jusqu'à cette date, les deux vicariats apostoliques de Diégo-Suarez et de Majunga avaient chacun leur Su-périeur 'religieux. C'est le Père Britschu qui a été le premier Supérieur principal unique pour les deux diocèses. Il assumera cette charge pendant neuf ans et élira domicile à Majunga.

Arrivé au terme de son troisième mandat de Supérieur principal, il accepte tout simplement un poste de vicaire à Antalaha. La fatigue commence à se faire sentir : la Soixantaine approche, ses jambes s'affaiblissent et le font souffrir. Il ne pourra plus faire de tournées en brousse

Mais Antalaha est une ville de 20000 habitants avec de nombreuses écoles et un hôpital im-portant. Ce Père Britschu aura amplement de quoi s'occuper : liturgie, prédications, caté-chisme, visites à domicile, visites à l'hôpital, accueil des gens qui viennent à la mission... sans compter le magnifique exemple de vie de prière qu'il nous a toujours donné.

En 1968, nous le retrouvons à Diégo-Suarez où il se dévouera jusqu'au bout de ses forces, au service des malades comme aumônier de l'hôpital et au service des prisonniers, comme aumô-nier de la prison. En 1975, il est malade et fatigué. Ses jambes le font de plus en plus souffrir : il n'arrive plus à marcher que très péniblement. Avec un gros serrement de cœur, il dit un adieu définitif à Madagascar

Il rentre dans son Alsace natale. Il passera les dix dernières années de sa vie à la maison Saint-Léon de Wolxheim. C'est là que le maître de la moisson est venu le chercher, pour I'in-viter à recevoir la récompense promise à un bon ouvrier.

Une vie bien remplie : un exemplaire très représentatif du missionnaire spiritain de la pre-mière moitié de notre siècle. un homme simple, un homme courageux et consciencieux dans son travail, un homme de prière tout tourné vers Dieu. N'est-ce pas, à peu de choses près ce que Libermann nous propose ?
Marc RENARD

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