Le Frère Stéphane (Gustave) BUAUD
Décédé à Chevilly, le 18 septembre 2000, âgé de 89 ans
Né : 30.03.11, Bouaye (44). Profès : 09.09.38, Chevilly

AFFECTATIONS : Il a exercé constamment le métier de menuisier :
Chevilly (36-47) avec l'interruption de la guerre et de la captivité (39-45) Mortain (47-57); Neufgrange moniteur au postulat (57-74); Piré (74-86); Chevilly (86-00)


EST-CE DU à sa discrétion ? Nous ne savons que peu de choses sur le frère Stéphane. Manoeuvre avant d'entrer dans la congrégation (alors qu'il approchait des trente ans) il a exercé toute sa vie le beau métier de menuisier, avec dévouement et compétence. Homme profondément religieux, il ne se paya jamais de mot, au point de vouloir se désister des biens familiaux, au moment du partage. Le 16 mai 1944, il renouvelle ses voeux en présence d'un compagnon d'infortune, un prêtre du diocèse de Luçon, comme lui prisonnier en Allemagne.

Avant son affectation à Piré, il signifie au supérieur sa préférence pour Allex, où la communauté lui semble plus vivante, mais, comme il l'exprime dans chacune de ses lettres aux supérieurs, il ajoute : « Je vous laisse le soin, de choisir ce qui vous semblera la meilleure solution ». Il est soucieux de faire ce qui va dans l'intérêt général de la Province, car il ne voulait pas s'imposer.

« Jacques, je crois que je vais prendre ma retraite ! » Il y a trois ans, le frère Stéphane faisait cette déclaration à son supérieur. Il avait 86 ans ! C'est à partir de cette époque qu'il partait pour la Croix Valmer, pour faire la transition, disait-il.

Menuisier compétent et méticuleux, il n'a jamais cessé de travailler, installant des mains­courantes à tous les étages de Chevilly, réparant armoires, lits, étagères pour qui le lui demandait. Jamais un « non », toujours le sourire : se mettre en colère ne faisait pas partie de son univers. Paisible et serein, il ne faisait pas de bruit. Il aimait particulièrement voyager et admirer ce que la nature offrait de plus beau.

Il était de ces « Frères courage », qui ne s'arrêtent qu'à bout de forces. A la suite du menuisier­ charpentier de Nazareth, il a accompli humblement la volonté de son Seigneur, soutenu par la prière et l'Eucharistie de la communauté qui rythmaient sa vie quotidienne.

Pour un homme actif comme lui, les trois dernières années furent pénibles. Une opération et des séjours prolongés à l'hôpital l'ont épuisé. Lui qui aurait tout fait pour ne pas déranger, était obligé de s'en remettre au personnel soignant. C'est ainsi qu'il a attendu patiemment l'ultime rencontre avec celui en qui il avait mis toute sa confiance.
Jacques Blier