Le Père Marcel Buisson,
1888-1946.


Marcel Buisson est né le 20 décembre 1888, à Chenoise, dans l'arrondissement de Provins. Son père, Virgile Adolphe Buisson y était receveur des contributions indirectes. Marcel perdit malheureusement très tôt ses parents : son père en 1889 et sa mère en 1895. Il fit ses études primaires àDunkerque, et reçut la confirmation en l'église paroissiale de Saint-JeanBaptiste ; il effectua ses études secondaires dans l'Aisne, à Liesse, puis au petit séminaire de Soissons de 1904 à 1906. Un oncle, qui habitait à Thiais, le prit chez lui et lui fit suivre les cours d'une école professionnelle qui lui permirent d'être embauché comme employé de banque à Paris au Crédit Lyonnais.

Il accomplit ses deux années de service militaire à Verdun dans le 5* régiment d'artillerie. En 1911, il reprit sa place à la banque. Mobilisé en 1914, il servira, durant toute la guerre, au 284* régiment d'artillerie lourde. Le 23 août 1918, àEpagny près de Soissons, il fut blessé en se portant au secours de trois officiers blessés ; ce qui lui valut une belle citation à l'Ordre de la Brigade.

Après la guerre, il revint à Thiais, qui se trouve être la voisine de ChevillyLarue. Il y fit la connaissance du Père Berthet et des spiritains. En septembre 1920, il présenta sa demande d'entrée au noviciat. Il lui fallait les lettres testimoniales des évêques des divers diocèses où il avait vécu ; il réunit celles de Mgr Ginisty évêque de Verdun, de Mgr Binet évêque de Soissons, de Mgr Marleau alors évêque de Meaux, et du vicaire général capitulaire de Paris. Son noviciat se passa sans difficultés - il avait cependant 32 ans - et fut admis à la profession le 10 octobre 1921. Durant les études de théologie, les professeurs surent recevoir, comme il convenait, leurs élèves, anciens combattants. Le 28 octobre 1924, Marcel Buisson fut ordonné prêtre à Paris, dans la cha de la rue Lhomond, par Mgr Le Roy. L'année suivante, en vue (le faire sa consécration à l'apostolat, il rédigea ainsi sa demande au Supérieur général : "Il faut, Monseigneur, que je vous demande quelque chose, et j'espère avec confiance que vous me l'accorderez : mon grand désir, c'est d'accepter avec une entière soumission votre décision. Cette méthode m'a toujours donné de bons résultats. Dans n'importe quel poste vous me placerez, je m'efforcerai d'agir de mon mieux, pour la gloire du Bon Dieu et pour le bien de la Congrégation et des âmes."

Sa formation de comptable invita le Supérieur général à le nommer adjoint du Procureur général de la Congrégation, alors à la rue Lhomond. Il avait 37 ans, et c'est dans cette fonction qu'il va passer toutes ses années de vie religeuse. Il y était vraiment à son affaire. De parents, il n'avait plus guère que le chanoine Barbier, directeur des sourdsmuets-aveugles à Saint-Médard près de Soissons. Il avait par contre beaucoup de bons amis dans la région parisienne, où il pouvait faire du ministère, ainsi que dans les œuvres des orphelins d'Auteuil et nos communautés de Piré et de Saint-Ilan. Un voyage en Italie et un pèlerinage à Rome le remplirent de bonheur; ainsi que l'heureuse conclusion de la guerre, après la douloureuse débâcle de 1940.

En 1946, il est hospitalisé à Paris. Cela paraissait peu de chose : Une simple hernie. Mais le 20 avril, à 57 ans, il rendait son âme à Dieu. Il repose à Chevilly, en compagnie de ses confrères.

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