Le Père François CADREN

décédé à Langonnet, le 7 octobre 1992, à 86 ans
Né : 04.01.06, à Trégornan (St-Brieuc). Profès : 08.09.26 (Orly).Prêtre : 04.10.31 (Chevilly). Affectations : La Réunion : professeur Cilaos (32-36); chancelier évêché (36-38); curé--cathedrale (38-40);curé St-Beneît (40-47); curé St-André (48-55); curé cathédrale, directeur enseignement libre, aumônier ACJF et Secours catholique (55-60); curé Sulazie (62-63); curé Tan-Rouge (63-70); curé St-François (70-76); Aumônier Bois d'Olives et prison (76-88). Retraite: Langonnet (88-92).


Le P. Cadren, en réfléchissant sur sa vie, avait conscience d'avoir tiré le bon numéro, malgré une première déception, quand on l'avait envoyé à la Réunion plutôt qu'en Oubangui-Chari. Pendant plus de cinquante ans, où il avait couru par étapes l'île entière, il a été heureux de travailler et de travailler jusqu'au bout. En 1962, il écrivait quelques lignes qui le décrivent : Il ... Je prends mon travail à cœur, je me donne tout entier à mes paroissiens qui sont toute ma vie. Les supérieurs m'ont envoyé aux âmes de la Réunion, c'est à ce peuple, aux petits surtout que je me suis attaché de toutes les fibres de mon être. (...) Vous penserez que c'est par pur égoïsme "que j'aspire à retrouver mon pays d'adoption, par esprit "d'indépendance. A vrai dire cette pensée me liante devant Dieu. "Mais elle n'explique pas tout : je sais que j'aurai à souffrir là-bas, "autant et plus qu'en France; on ne sauve pas les âmes en s'amusant, même à la Réunion. En paroisse aussi il y a une forme méritoire "d'obéissance. Mais c'est la place que la Providence m'a fixée, c'est là que j'ai exercé mon activité, mes modestes talents, souffert et goûté de si profondes consolations. Je me suis en quelque sorte assimilé à cette population. (...) Il est certain que mes forces sont "bien diminuées par cette longue épreuve. (Il vient de passer deux "ans en sanatorium et en convalescence). Je réclame le droit de les user jusqu'au bout dans le champ d'apostolat qui est le mien, à la dernière place, auprès des plus pauvres qui, Dieu merci, ont "toujours eu mes préférences".

La place manque pour donner d'autres détails biographiques. Mais encore un mot de lui, en 1981, quand il est à Bois d'Olives : "Ma paroisse : 1435 personnes ici et 163 à la prison de St Pierre, mes enfants incarcérés et que j'aime beaucoup". R. P.