Le Père Eugène CALMET,
1899-1961


Né au Rouvray en Lanouée, le 14 août 1899, Eugène Calmet fit ses études primaires à Josselin, les secondaires à Suse (Italie). Ses études philosophiques et théologiques à Chevilly ne furent interrompues que par une année de caserne en 1921-1922.

Profès en 1919 à Langonnet, il fut ordonné prêtre le 28 octobre 1924 à la maison mère. Son obédience en 1925 le consacra aux missions de Madagascar, dans le diocèse de Majunga pendant 32 ans Il exerça son ministère sacerdotal en trois stations : 13 ans à Analalava, 4 ans àBoanamary et quelques mois à Mahazouma. Très apprécié dans le service général du diocèse à la procure des missions, il y fut appelé 5 fois, totalisant 11 années de présence àMajunga, sous la direction des évêques successifs : Mgr Pichot jusqu'en 1940, Mgr Wolff de 1941 à 1947, Mgr Batiot de 1947 à 1953 et Mgr David à partir de 1954.

Dans une lettre au Supérieur général, Mgr Le Hunsec, le Père Calmet se décrit sans complaisance, en 1946 : " La vie à Analalava est toujours aussi monotone. Hélas, la mission ne fait guère de progrès. Mes trois pauvres postes de brousse végètent. Les anciens chrétiens meurent ou s'en vont, et il n'y a pas de nouveaux. Les Sakalaves sont irréductibles. -Je ne puis guère parler de vie de communauté avec le vieux Père Samuel ; il n'est plus capable de conversation suivie. Quelques calembours, quelques jeux de mots, toujours les mêmes, cent fois ressassés, et c'est àpeu près tout. Il n'y a que son estomac qui est resté jeune, comme il le dit lui-même ; il jouit en effet d'un solide appétit. - Aussi je suis content quand je peux trouver l'occasion d'aller passer un jour ou deux avec les confrères d'Antsohihy. Mgr Wolff m'a d'ailleurs conseillé de me payer cette petite distraction de temps en temps. Il s'est rendu compte que ne n'est pas toujours drôle. - Il est question de me ramener à la Procure de Majunga. Jusqu'ici je n'ai pas été très enthousiaste ; mais finalement, je crois que je laisserai faire les évènements sans rien dire. - Si je parle un peu de ma situation, Monseigneur, ne prenez surtout pas cela pour des plaintes ou des gémissements ; c'est une simple constatation. On soulage un peu sa misère en en causant. le moral n'est pas encore trop bas quand même. - Daignez agréer, Monseigneur et très Révérend Père, l'assurance de mon religieux et filial respect en Notre-Seigneur. "

Sa santé l'obligea à se retirer à Allex en 1957, dans une semi-retraite en assurant quelques services. Il est décédé subitement le 23 septembre 1961, d'une crise cardiaque. Son supérieur écrivit alors de lui : " Belle âme de Dieu, partie sans ennuyer personne, comme dans sa vie. Son départ est pour moi une grande perte. "

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