Le Frère Olivier CALVAR
1907-1979


Le Frère Olivier Calvar naquit à Arzano, le 10 février 1907, dans une famille dont la foi était robuste, et la condition modeste. Il était le troisième d'une famille de cinq enfants.

Mêlé de bonne heure aux travaux de la ferme, il connut une enfance tout à la fois laborieuse, libre et heureuse. Il était d'un naturel gai, ouvert, se faisant facilement des amis. Dans un temps où les enfants n'étaient pas gâtés de jouets, il s'exerçait à en fabriquer. C'est ainsi qu'il construisit en bois une machine à battre le blé, ingénieusement animée par le rouet de sa grand-mère. En 1919, la guerre terminée, l'abbé Perron, vicaire-instituteur, le remarqua pour sa générosité de cœur et sa piété. Il lui parla des Missions, et de l'Abbaye de Langonnet. Ce fut pour lui un trait de lumière: il sera missionnaire.

Il fallait obtenir l'assentiment des parents. Sa mère acquiesça sans trop de peine ; mais le père qui voyait déjà son aîné partir pour le service militaire ne put se résigner à perdre le cadet : le matin du départ, il quitta la maison de bonne heure pour pleurer et ne voulut pas conduire son fils à l'Abbaye.

Ce garçon de treize ans allait connaître d'autres difficultés : il avait du retard dans l'enseignement, les études longues lui firent peur. Il décida d'être Frère. En 1925, il entrait au noviciat de Chevilly où il fit profession, le 9 septembre 1926.

Il accomplit alors son service militaire. A son retour, il fut affecté à l'Abbaye de Langonnet pour être tout à la fois mécanicien, chauffeur et formateur d'apprentis.

Les missions l'attiraient. A diverses reprises, il fut question de départs mais finalement, obéissant à ses supérieurs, il resta à l'Abbaye. Très habile dans son métier, il savait initier les jeunes ; aussi fut-il l'homme compétent et nécessaire dans une grande communauté ayant un Juvénat : il était d'une serviabilité sans limite. Mobilisé en 1939, il subit cinq ans de captivité. Et revint à Langonnet.

Le 14 octobre 1957, le Frère fut envoyé à Saint-Ilan. Changement de lieu mais occupations similaires. Lorsque la communauté de Saint-Ilan fut fermée, le Frère ne voulut pas abandonner le Centre horticole où il s'était dévoué avec plaisir, sachant combien sa connaissance des lieux pouvait être encore utile. Il cherchait une retraite active. Tous peuvent témoigner combien ils furent satisfaits de son dévouement, rendant ainsi un parfait témoignage de sa foi.

Dur pour lui-même, il ne se soucia pas de l'évolution d'un ulcère à l'estomac qu'il supporta de longues années. Lorsqu'il accepta l'intervention chirurgicale il était trop tard. Ayant mis ses affaires en ordre, il entra en clinique. Il se savait perdu. Il reçut les derniers sacrements, entouré de sa famille. Le mal empira, et le 18 décembre 1979 il partit vers le Seigneur pour recevoir la récompense du bon et fidèle serviteur. Il avait 72 ans.
P. Michel Viatte

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