Le Père Michel KANDEL
décédé a Chevilly, le 29 septembre 1990, à l'âge de 79 ans


Le P. Kandel, venu prêtre du diocèse de Versailles et parti immédiatement après sa profession pour l'Oubangui-Chari, n'a connu de la formation spiritaine que le Noviciat et de ses confrères spiritains que les missionnaires du district de Bangui. A la fin de sa vie, rentré en France, il a pu en ressentir une impression d'isolement.

En 1935, il fit ses premières armes à bicyclette entre Grimari et Bambari - 80 km. Puis il s'établit a Alindao, ou une stèle rappelle qu'il y célébra la messe pour la première fois en juin 1936.

Bon religieux, zélé, rigoureux, il était parfois cependant en difficulté avec les missionnaires anciens. Il' s'installa dans ce secteur d'Alindao, régnant en maître sur les 13 000 km2 de la Basse-Kosso.

Il fonda une dizaine d'écoles de garçons et de filles où les chefs polygames, concilies par sa déférence, envoyaient volontiers leurs enfants. Il construisit la Mission d'Alindao de A a Z (combien de centaines de milliers de briques ?).

Malgré tant de travaux matériels, il maintenait un haut niveau spirituel et intellectuel, par la lecture quotidienne (a la lueur d'une bougie parce que, par économie, le groupe électrogène n'était allume que vingt minutes, pour le dîner).

Il s'opposait de temps en temps a l'Administration française, dès qu'elle piétinait le Droit de l'Église, surtout. a propos du mariage chrétien. Les administrateurs préféraient tous l'avoir pour ami plutôt qu'adversaire.

Vingt sept ans après son départ (en 1963) le nom de KANDEL est reste un symbole. il était chez nous un homme de Dieu : il reste un signe. Un signe de Dieu qui a envoyé son Fils dans le monde. C'est pourquoi la main de la grande statue du Sacre-Coeur posée par Kandel sur le clocher d'Alindao montre le Coeur, pour dire: "Voila le Coeur qui vous a tant aimés".

A partir de 56, il quitta Alindao pour Bria (un an), Sibut (2 ans supérieur du Petit-Seminaire) et fonda la mission de la Safa.

Revenu en France, il a eu diverses activités d'animation missionnaire (Lille, Versailles). Il était devenu mystérieux. Je l'ai vu pleurer à Viroflay. Il vieillissait. Il est tombé dans un escalier, il perdait la mémoire. Il était très malheureux. En 1985, il fut reconnaissant à la Congrégation de le recevoir à Chevilly.
(abrégé de l'allocution de Mgr A. MAANICUS évêque de Bangassou)

Page précédente