Le Père Jean Cardrin,
1921-1983,
décédé à Chevilly, le 8 novembre 1983


Stupeur parmi nous à la nouvelle de la mort du Père Jean Cardrin. Il se reposait à Chevilly, après l'interruption d'une cure à Amèlie-les-Bains, dans les Pyrénées. Il semblait se remettre lentement quand, le 8 novembre 1983, une brutale crise cardiaque I'emportait en 15 minutes.

Jean Cardrin était né le 21 janvier 1921, à Aizenay, en Vendée. Études secondaires au Petit Séminaire de Chavagnes. Puis noviciat à Piré, où il fait sa première profession en septembre 1940. Après ses études de théologie à Chevilly, il sera ordonné prêtre dans sa paroisse d'origine, à Aizenay, le 20 juillet 1947.

En avril 1948, départ pour le diocèse de Pointe-Noire, au Congo. Premier apostolat missionnaire à Madingou, dans la vallée du Niari, où il contracte la tuberculose, en 1950. Rapatrié sanitaire ; puis deux années de sanatorium à Montana en Suisse, suivies de quatre ans au sana de Bligny, dans l'Aube, comme aumônier et pour affermir sa santé. Il restera cependant marqué par cette épreuve, et il lui faut désormais abandonner l'espoir d'un possible retour en Afrique.

En 1955, Jean Cardrin est nommé délégué aux vocations, avec résidence à Maulévrier : un apostolat selon son cœur. Connaissant bien le pays et les gens, il rayonne en Anjou et en Vendée, dans les paroisses, les écoles et les organisations de jeunes. En 1962, les Supérieurs lui confient le noviciat d'abord, celui des Frères, à Piré, puis le noviciat unique à Cellule. Donc, sept années dans la formation religieuse et spirituelle, pendant la période très délicate de l'après-Concile. En 1969, retour définitif à l'animation missionnaire, d'abord à Maulévrier, puis à Allex et enfin à la Rue Lhomond, au Centre d'Information Missionnaire (CIM).

Ceux qui ont connu et approché le Père Cardrin auront découvert en lui l'homme de cœur, fraternel, chaleureux, délicat, plein de tact et de finesse, fait pour la relation ; l'homme de courage aussi, qui a su composer au mieux avec le handicap de sa maladie pour réaliser toujours un travail méthodique et efficace ; son âme de prêtre, épanouie dans la fidélité de sa foi, dans la prière, dans la connaissance de Jésus-Christ : il travaillait beaucoup tout ce qui concernait la Bible, les Évangiles, la liturgie. Il aimait le ministère de la Parole, celui d'accompagnateur spirituel. Marqué par l'épreuve de la maladie et appelé à la formation des jeunes, il a accueilli d'une manière particulière la spiritualité de Libermann, dans la confiance et la paix.

Un dernier trait caractéristique : son cœur missionnaire : Jean Cardrin a beaucoup investi et beaucoup œuvré dans l'animation missionnaire, en France. Une animation missionnaire dont le Concile confiait la responsabilité première de la Mission aux évêques ; les instituts missionnaires devenant alors, chez nous, les témoins de la vitalité et aussi des besoins des jeunes Églises. Par son expérience, son intelligence, sa méthode, son sens de la collaboration avec ceux qui l'entouraient, le Père Jean Cardrin a su donner une dimension et une extension importantes au CIM.
PM, n° 102.

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