Le Père Claude CAROFF,
1907-1994


Né le 31 août 1907 à Tréflaouénan. Profès le 8 septembre 1927 à Orly. Prêtre le 17 juin 1934 à Rome. Affectations. France : Landudec, vicaire (35-39) ; Cellule, professeur (40-44) ; Rue Lhomond professeur, directeur du Séminaire colonial (40-47). Ile de la Réunion, La Ressource, curé supérieur, professeur (47-5 1); Cilaos, supérieur, professeur (51-52); Evêché, aumônier du Lycée J.Dodu (52-53) ; Ste-Clotilde (53-60), puis cathédrale (60-68), curé, aumônier du Lycée, directeur de l'enseignement ; St-Benoît, aumônier du CES (68-73) ; Bois d'Olives, aumônier (73-76) ; Tan-Rouge, curé (76-90). Retraite : Langonnet (90-94).

Avec depuis l'enfance une "envie folle de devenir prêtre", Claude Caroff attendit ses 16 ans, la perspicacité d'un vicaire et les lumières de sainte Anne pour s'y décider, le 26 juillet 1923. Après un an à Langonnet, il fut donc à Saint-Ilan une "vocation tardive", ce qui ne l'empêcha pas de faire des études brillantes à Rome, qu'il quitta en 1935, prêtre et diplômé de l'Université.

Il débute à Landudec, en pays bigouden, où l'on avait besoin d'un pédagogue pour l'école et d'un prédicateur en langue bretonne. La guerre l'envoie à Verdun, l'armistice le conduit à Cellule, où il enseigne la morale. La libération l'entraï1ne Rue Lhomond. Les responsabilités de directeur du Séminaire Colonial risquaient de l'y fixer, mais Mgr de Langavant l'obtint pour fonder et diriger son grand séminaire, à La Ressource, puis à Cilaos. Le tableau de ses affectations montre d'ailleurs que durant quarante trois ans on a su l'utiliser en bien des postes. Aumônier de divers établissements scolaires et de maisons de repos, curé, responsable diocésain de la catéchèse, fondateur du bulletin "En Famille", initiateur du Centre de Préparation au Mariage, prédicateur... Il a toujours eu une grande facilité d'expression, que ce soit dans la parole ou dans l'écrit. Même dans ses dernières années de semi-retraite il rédigeait encore des lettres charmantes et primesautières.

En 1977, lui survint la charge d'exorciste. Nombreux furent ceux qui se confièrent à sa discrétion et à son discernement. Ce ministère est impressionnant. Il a laissé des traces dans les cauchemars des dernières années, quand s'altérèrent ses facultés. Mais il affirmait : "Ce qui m'a frappé le plus, c'est la force de la prière de l'Eglise, et la faiblesse du démon devant la prière".

En 1990, consentant mais sans franc enthousiasme, le Père rejoint la métropole, et précisément Langonnet. Il a 83 ans. Humainement, il subit un lent déclin. Spirituellement, dans le tête-à-tête silencieux avec le Maître, il assume sa courageuse montée vers l'oblation suprême.
P. Jean Ferron

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