Le Père Jean-Marie CARRET,
1901-1960


Jean-Marie Carret naquit à Clermont-Ferrand, le 14 août 1901. Il ne s'orienta pas tout d'abord vers la carrière apostolique ; c'est en vocation tardive qu'il entra au séminaire. Doué comme il l'était, les études ne lui pesèrent guère et, sa formation ecclésiastique achevée, il fut ordonné prêtre à Chevilly, le 12 octobre 1930. Il avait 29 ans.

Il arriva au Cameroun à la fin de l'année suivante, alors que naissait la Préfecture apostolique de Douala, par la division du Vicariat de Yaoundé. La nouvelle Préfecture, qui devint à son tour Vicariat en 1932, était confiée à Mgr Mathurin Le Mailloux. Le jeune Père Carret fut affecté à la mission de Samba fondée en 1928, où le P. Flick était seul avec 11.000 chrétiens. Le Père s'y dépensa sans compter, en dépit d'une complexion assez faible, et des conditions de travail particulièrement lourdes, en cette région très accidentée et de forêt dense.

Dès ce moment, il entreprit de consigner, au jour le jour, ses observations de tous ordres, toutes pleines d'une généreuse sympathie humaine et de curiosité scientifique. A ce journal personnel, il restera fidèle jusqu'aux tout derniers jours de sa vie, c'est-à-dire durant trente ans : ce qui témoigne d'un rare courage et d'une discipline intellectuelle peu commune. Ces qualités du prêtre qu'était le Père Carret lui ont valu une jeunesse d'esprit jamais démentie, un grand rayonnement, de nombreuses et fidèles amitiés.

En 1936, il fut affecté à la mission de Kribi, fondée en 1891 par les missionnaires allemands. Il ne devait la quitter que pour retourner à Dieu. Il y a mené, vingt-quatre ans durant, une longue et belle œuvre de prêtre et d'éducateur. Sous son intelligente et inlassable impulsion, la mission a pris un essort considérable. Elle lui doit, parmi les choses plus visibles et tangibles, d'excellentes écoles primaires, un beau dispensaire, une école ménagère, une école professionnelle de garçons préparant au C.A.P. A la création de cette dernière, il consacra le revenu d'une œuvre littéraire, son livre Kellam, fils dAfrique. (aux éditions Alsatia de Paris, sous le pseudonyme de Kidangué Njock).

Malade depuis plusieurs années, il est mort à l'hôpital de Yaoundé, le 26 février 1960, à l'âge de 58 ans. Il a été inhumé dans sa mission de Kribi.

"Un peuple en deuil", c'est le titre que donna à son article Henry de Julliot, prêtre Fidei donum, relatant les émouvantes funérailles du Père Carret.

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