Le Père René CHAMAGNE
décédé à Kankan (République de Guinée), le 31 juillet 1988, à l'âge de 77 ans

Le Père René Chamagne est né le 16 juillet 1911 à Dijon. Il fait sa première profession en 1929 à Orly et est ordonné prêtre le 29 septembre 1938 à Chevilly. Il allait donc fêter ses cinquante ans de sacerdoce.

Sa première obédience est pour le Cameroun, au petit séminaire d'Akono comme enseignant. Cette orientation vers l'enseignement se poursuivra dans d'autres affectations, de 1939 à 1945 à Conakry où il est à la fois vicaire à la cathédrale et directeur d'école et il en sera de même à Kankan, de 1945 à 1946. Ensuite on le retrouve à Faranah de 1947 à 1951 et une fois de plus directeur d'école normale et primaire à Sareya, puis à nouveau à Faranah jusqu'en 1960.

C'est à partir de 1961 qu'il remplit un ministère proprement paroissial à Saint-Alexis et­ Kanifara, en secteur malinké.

En 1967, expulsé comme les autres missionnaires de Guinée par Sékou Touré, il viendra au Sénégal jusqu'en 1972, à Matam, dans la région du Fleuve, en pays Toucouleur. Il doit revenir en France et ira au Gabon, à la Maison Libermann de Libreville, de 1973 à 1975.

En 1977, de manière tout à fait inattendue, nous retrouvons le Père Chamagne en Guinée, ayant fait jouer des relations personnelles pour rentrer dans le pays. De nouveau il retournera dans le secteur malinké à Siguiri et Kankan.

Le Père Chamagne avait un aspect bourru et ne manquait pas d'originalité.- Il était dur pour lui-même et courageux pour affronter les difficultés des conditions de vie. Infatigable marcheur , il faisait également de longues tournées en mobylette et de longs voyages à l'arrière des camions. Il négligeait facilement sa santé et c'est peut-être ce qui lui a coûté la vie. Opéré d'une hernie étranglée à Kankan, il a voulu sortir trop vite de l'hÔpital et n'a pas pris les médicaments prescrits. Il a été enterré à 120 km de Kankan, à Kanifara où il avait depuis longtemps choisi l'emplacement de sa tombe. Des prêtres et des religieuses de Conakry et de Kissidougou s'étaient déplacés ainsi que les confrères de Brouadou. Absent à ce moment-là, Monseigneur Sarah, archevêque de Conakry, a célébré le 14 septembre une messe de Requiem devant une assistance très nombreuse composée de chrétiens et de musulmans, et pouvait écrire :" Le Père Chamagne a laissé le souvenir d'un Père qui a réellement aimé les Africains et les Guinéens." Patrick HOLLANDE