Le Père Xavier de CHANTEMELE
décédé le 4 décembre 1986, à l'âge de 70 ans.


Le Père Xavier de Chantemêle est né à Lyon, le 20 septembre 1916. Sa famille était originaire de Lorraine ; il était l'aîné de cinq enfants. Xavier a commencé ses études chez les Maristes de Lyon, les a poursuivies au Collège Saint-Clément, puis à Pont-à-Mousson.

Désirant se consacréer à Dieu et à la mission, il devait entrer au noviciat des Pères Blancs, à l'âge de 19 ans. Il en fut empêché parce que son père avait été victime d'un grave accident ; il devint ainsi soutien de famille. Il fit son service militaire dans une unité motorisée et, immédiatement après, éclatait la deuxième guerre mondiale au cours de laquelle il fut blessé à deux reprises et cité à l'ordre de sa brigade.

Démobilisé, il s'engage dans les " Compagnons de France " et par la suite devient directeur d'un Centre de jeunes apprentis auxquels il enseigne à travailler le bois, le fer et la terre.

Après une retraite spirituelle qu'il fait à Cellule, il démissionne et entre chez les Pères du Saint-Esprit, à Allex, où il est surveillant de le section des petits, pendant une année. Après quoi, il est admis au noviciat de Piré, en 1943. Il fait sa première profession, le 5 octobre de l'année suivante. Il sera ordonné prêtre à Chevilly, le ler octobre 1950. Il est d'abord nommé à l'Économat de la Maison provinciale. Deux ans plus tard, il est envoyé à Chevilly, comme Directeur adjoint du Triennat des Frères spiritains. Il y restera jusqu'en 1967. Nombreux sont ceux qui se souviennent de cette période de sa vie, car le P. de Chantemêle a eu une influence dans leur vocation religieuse et leur formation professionnelle.

En 1967, il est affecté à la Procure des Missions, où il y assurera, jusqu'à sa mort, de multiples services, notamment l'achat et l'acheminement de matériels en tout genre. Mais, très rapidement, il se spécialise dans un service unique et indispensable qu'on pourrait dénommer : " Dépannage tous azimuts ". C'est ainsi que nous l'avons connu toutes ces années passées.

Courageusement, malgré une fatigue toujours grandissante, il a sillonné Paris et sa banlieue en mobylette, et par tous les temps, à la recherche de la pièce de rechange rare. Xavier avait le flair pour trouver - nous ne saurons jamais combien de fois - la pièce introuvable.

Telle était la face " éclairée " et connue de sa vie. Mais il y avait aussi chez lui une face cachée qu'il consentait parfois à dévoiler avec beaucoup de pudeur et de discrétion, par de très furtives allusions. C'est ainsi que nous savons qu'il n'a pas seulement dépanné des machines, mais aussi des hommes et des femmes écrasés par la vie, rejetés ou laissés pour compte, de jeunes déviants qui n'ont pas eu leur part de chance et de moins jeunes aussi que plus personne ne vient visiter et soulager dans leur solitude.

A la fin de ses études, son Directeur de scolasticat inscrivait cette simple mention dans son dossier personnel : " Tout à tous dans un don total ", rejoignant ainsi l'appréciation que sa mère donnait de son fils aîné, au moment de son entrée au noviciat : " Âme très pure, d'une franchise et d'une loyauté totales, d'une délicatesse rare, très humble, totalement oublieux de soi-même, se donnant sans compter, d'une générosité qui n'a d'égale que son entière bonne volonté ". C'est bien ce que s'est efforcé d'être le Père Xavier de Chantemêle, tout au long de sa vie et c'est le souvenir que nous garderons toujours de lui.
Martin GROFF

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