Père Bernard CHRISTOPHE
Décédé à Chevilly le 8 juin 2002, à l'âge de 79 ans.
Né : 30/09/22, Nancy. Profès : 11/10/42, Piré. Prêtre : 02/10/49, Chevilly.

AFFECTATIONS :
GABON : Koulamoutou (50-54) ; Libreville (54-55) ; Mouila (55-58) ; Dibwangi (58-59) ; Sindara (59-63) ; Moanda (63-75).
FRANCE : Ministères divers Nord (75-99) ; Chevilly-Larue (99-2002).


Il y a trois ans, en 1999, le Père Bernard Christophe arrivait ici à Chevilly, fatigué et malade. Après 24 ans de ministère en Seine et Marne, il n'était pas facile de se réadapter à une vie en grande communauté comme la nôtre, il y est arrivé tant bien que mal.

La première étape de sa vie missionnaire fut le Gabon de 1950 à 1975 ; il y travailla dans plusieurs missions. Le P. Gottar qui l'a connu se souvient de son travail, à Moanda surtout : "Aidé part les Sœurs de Castres, le P. Christophe se lança dans la catéchèse des écoles primaires puis du collège qu'il construisit l'année suivante. Peu à peu les réunions des communautés chrétiennes s'organisèrent. Il avait organisé aussi une catéchèse pour les enfants européens de ce centre minier : il les appelait "les sauvages". A Bakoumba, il fit construire une école primaire. Vif, malicieux, légèrement taquin mais bon confrère une fois la glace brisée. Les relations avec les chrétiens furent parfois pénibles, ce qui lui valut de changer plusieurs fois de poste."

La deuxième étape de sa vie missionnaire se passera au service de l'Eglise de Seine et Marne : d'abord à Ormes sur Voulzie, puis à Salins. Ses paroissiens l'appréciaient beaucoup ainsi que les malades qu'il visitait en tant qu'aumônier. De nombreux coups de téléphones reçus témoignent de sa grande disponibilité auprès de ses paroissiens.

Ces dernières années à Chevilly ont été très pénibles : il souffrait physiquement, mais surtout moralement. Angoissé, tourmenté, revivant son passé, il a vécu bien souvent dans les ténèbres, comme dans un tunnel. Il me disait un jour : "Quand je visitais les malades, je les encourageais, mais je ne savais pas ce qu'était la souffrance." Peu à peu il s'est apaisé, et ces derniers jours, il s'est abandonné entre les mains de Dieu.

En la fête du Saint Cœur de Marie, fête de la Congrégation et de la maison de Chevilly, la Vierge est venue apporter à Bernard la lumière de son Fils Jésus à qui il a consacré toute sa vie.
D'après Jacques BLIER et Martin GOTTAR