LE F. RAOUL CONDON
Décédé à Blackrock, le 7 mars 1911
(Notices Biog. V p. 95-96)

Le Frère dont nous donnons cette courte notice biographique, a vécu cependant trente-sept ans et sept mois, comme profès, dans la Congrégation. Ses humbles fonctions, en harmonie avec ses aptitudes, favorisèrent singulièrement son attirait pour une vie cachée, toute d'occupations néanmoins, et de travail. .

Il était Irlandais. Il naquit en juillet 1837 à Ballyloobey, dans diocèse de Baterford, et reçut au baptême le nom de James. Etant d'une famille de cultivateurs, il passa ses premières années dans une ferme, appliqué aux travaux des champs. Déjà d’un certain âge, se sentant appelé à la vie religieuse, il entra d'abord dans un couvent de Trappistes. Mais là n'était pas sa, place. Après quelques mois d'essai, il quitta cette communauté, revint à ses travaux agricoles, puis sollicita son admission dans notre Congrégation

Le 31 juillet 1870, il était reçu postulant-Frère à Rockwell, sous le nom de religion de Raphl ou Raoul. Après un an et huit mois de postulat, il fut admis à la prise d'habit dans la même communauté, où il fit également profession le 27 juillet 1873, et émit ses vœux perpétuels, faveur qui lui fut accordée par décision du 19 juillet 1877.

Nous le trouvons, presque jusqu'à la fin, dans cette même communauté, occupant surtout les fonctions de jardinier. Fatigué ou malade, il abandonne pour un temps ses travaux trop pénibles, et est mis aux emplois plus doux de réfectorier ou de portier. Finalement, sur le déclin de ses forces, il n'est plus employé que comme aide dans divers services d'intérieur.

Quels étaient les traits particuliers de sa physionomie morale et religieuse? Ses notes le montrent bon religieux, régulier, zélé, attaché à la Congrégation et à son genre de vie; ne laissant rien à désirer au point de vue disciplinaire.

Peut-être tenait-il un peu trop, dans certaines circonstances, à ses idées propres. Cela avait lieu quand il était question de culture et du soin des bestiaux. C'était là son fort, et il avait peut-être affaire à des incompétents. Mais, même alors, l'esprit de renoncement ne perd pas ses droits; et n'a-t-on pas, d'ailleurs, souvent besoin d'un plus petit que soi? comme dit le proverbe. Il sut le comprendre, sans doute ; car les défectuosités qui pouvaient lui être reprochées semblent pleinement disparaître devant les témoignages que lui rendaient ses Supérieurs. Résumons-les dans ces trois mots que nous fournit une de ses Informations . «Bien bon, bien simple, bien humble. »

De Rockwell il est placé à Blackrock, où il mourut le 7 mars 1911. Il était âgé de 73 ans 8 mois ; il avait passé quarante années en communauté, dont trente-sept comme profès. Z. Z.