Le Père Pierre Contoz, 1927-1983

Pierre Contoz est né le 21 mars 1927, à Aubervilliers, dans cette banlieue nord de Paris, à laquelle il demeura attaché toute sa vie. D'origine italienne par son père, normand par sa mère, il était le quatrième enfant d'une famille qui devait en compter sept : famille profondément chrétienne, au sein de laquelle trois vocations religieuses devaient s'épanouir.

Il fournit lui-même les précisions concernant s'on enfance et son adolescence, dans sa lettre de demande d'entrée au noviciat : "Mon père, ayant réussi, au prix d'un dur labeur, à assurer l'avenir de son foyer, mourut prématurément. Embauché en 1942, dans une fabrique de peinture, j'y complétai ma formation en suivant les cours du soir, et passai mon C.A.P. d'ouvrier qualifié en 1947. Ma vocation se manifesta aux environs de 1945, à la suite d'un sermon sur les missions, mais je résolus d'attendre mon service militaire pour éprouver cette vocation, et rapporter àla maison une paie qui permettrait d'attendre que mes deux jeunes sœurs fussent en âge de travailler."

En ces quelques lignes, on découvre toute cette série de vertus chrétiennes et de qualités humaines qui marqueront toute sa vie : oubli de soi, don sans partage aux autres, opiniâtreté dans la poursuite d'une décision arrêtée, et aussi cette méticulosité et ce sens inné de l'amour du travail bien fait.

Après trois années à la section des vocations tardives de Saint-Ilan, il entre au noviciat de Cellule en 1950, et y fait profession le 8 septembre 1951. Après les études normales à Mortain et à Chevilly, il est ordonné prêtre le 7 octobre 1956, jour de la fête du Saint-Rosaire, ce qui n'était pas sans signification pour lui, très dévoué à la Vierge Marie.

Le 18 juillet 1957, il reçoit son affectation pour le Sénégal. Il s'y dévouera sans compter durant 26 ans, d'une disponibilité exemplaire à l'égard de ses supérieurs, qui mettront en œuvre ses multiples talents, en des responsabilités les plus diverses, même s'il ne s'y sent pas toujours personnellement très à l'aise.

Vicaire à Joal en pays Sérère durant trois années, il est affecté en 1960 à la direction du postulat des Frères de Saint-Joseph, congrégation sénégalaise, àRufisque. Il y demeurera cinq années. En 1965, il doit subir des traitements médicaux à Paris : c'est le début de cette longue épreuve de santé qu'il assumera dans un grand esprit de foi.

En 1966, il revient au Sénégal, à Dakar, comme économe du stage pastoral et missionnaire, où les jeunes spiritains terminent leur formation avant de rejoindre leurs lieux de mission. Il y fera parfois douloureusement l'expérience des conflits de génération, et dans la simplicité qu'on lui connaît, il jugera opportun de soumettre son cas à ses supérieurs pour une autre affectation plus conforme à ses goûts et àses aspirations. Sa demande est entendue, il est affecté à Pàlmarin, en brousse, où il Résidera de 1968 à 1978 : ce sera pour lui la plus belle époque de sa vie missionnaire, dans ce gros village chrétien en bord de mer, et il y donnera tout ce qu'il a de meilleur ... au point qu'il est terrassé par un infarctus (lui l'oblige à un long repos, puis à une affectation en vine, à Dakar à la paroisse Saint-Christophe de Yoff, où il poursuivra à un D~ rythme plus ralenti, mais tout aussi zélé, les activités pastorales qui lui tiennent tant à chœur.

Rapatrié sanitaire le 17 novembre 1983 pour subir à Paris une très grave opération cardiaque, il demande personnellement qu'elle soit tentée, malgré les hésitations des médecins, sachant que c'est la seule solution (lui lui permettra de revoir ses Sérères. Son cœur trop fatigué et trop usé par tous les efforts passés, ne supporte pas le choc opératoire, et il succombe à un arrêt cardiaque au cours de l'opération chirurgicale.

Il contemple désormais, dans le face à face, le Dieu-Amour, le Dieu des pauvres en esprit, le Dieu des humbles, dont il fut tout au long de sa vie le Serviteur fidèle et tout dévoué.

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