Père René COURTE
Décédé à Wolxheim le 20 juin 2003, à l'âge de 88 ans.
Né :20/05/15, Klang (57). Profès : 8/9/34, Neufgrange. Prêtre : 5/07/42, Chevilly.

AFFECTATIONS :
FRANCE : Saverne (36-37) ; Paroisse de Lorraine (43-45) ; Saint-Ilan (45-49) ; Cellule (49-51) ; Saint-Ilan (51-52) ; Neufgrange (52-98) ; Wolxheim (98-2003).


« Tous ceux qui se laissent conduire par l’Esprit de Dieu ... » « Heureux le serviteur que le Maître, à son arrivée, trouvera en train de veiller... ». Proclamées lors de la célébration du passage vers la Maison du Père, ces deux phrases cernent bien, me semble-t-il, le profil spirituel de René. À quelque occupation qu’il s’adonnât, René m’a toujours paru agir sous la mouvance de l’Esprit. Et le soin avec lequel il accomplissait chacune de ses actions m’a fait me dire souvent : ce confrère agit constamment comme si l’activité du moment devait être sa dernière action terrestre, celle qu’il convient d’accomplir avec le maximum de perfection parce qu’elle trace notre visage d’éternité.

René était un enseignant-né. Compétence, connaissances, autorité naturelle, force de persuasion, sérieux à toute épreuve, bonté, optimisme, bref un ensemble de qualités dénotant une grande richesse humaine, alliées à des convictions sacerdotales très fortes : René ne pouvait pas oublier qu’il était religieux-prêtre. Il m’a profondément édifié par le soin apporté à la préparation des classes, à la correction des devoirs et interrogations. Chef d’établissement, assumant pleinement la partie administrative dont chacun sait qu’elle n’est pas toujours épanouissante, René se consacrait avec le même sérieux, la même compétence et le même optimisme au ministère paroissial. Il s’impliquait aussi fortement dans la préparation de la Fête-Dieu que dans la rédaction, la correction et la diffusion de l’Echo de la Mission. Malgré un emploi du temps plus que chargé, René savait pratiquer, à un degré élevé, le ministère de l’écoute et la vertu de patience.

S’il fallait résumer d’un mot son attitude habituelle, on dirait : service. J’ose penser que, dans le fond de son coeur et avec sa discrétion habituelle, René avait émis un quatrième voeu : l’engagement irrévocable de servir, en toute circonstance. Paratus ad omnia ! Prêt à tout ! Dans son cas, ce n’était pas une figure de style !

Prêt à tout, même dans l’acceptation de la fermeture - en 1984 - de ce collège dont il pensait sans doute avoir assuré l’avenir en signant le contrat d’association. Âme de la maison de Neufgrange, éternel assistant des supérieurs successifs, René continuera de donner le meilleur de lui-même dans le ministère, la correspondance avec les bienfaiteurs et les abonnés de l’Echo, dans sa présence rassurante et pacifiante à sa communauté.

En 1998, suite à de graves ennuis de santé, il est accueilli à Wolxheim. L’homme actif qu’il avait été souffrait certainement du déclin de ses forces. Mais, comme tous ceux qui l’ont approché durant ses dernières années, je garde de lui l’image du religieux-prêtre reflétant la bonté, totalement abandonné à la tendresse du Père des cieux auquel il a remis sa vie en toute lucidité le 20 juin dernier.René aura eu la grâce de vivre sa mort et d’accueillir dans la paix l’invitation à s’asseoir à la table du Royaume.
Charles DISTEL