Le Père Gustave Cyprien,

Né à Valognes le 21 août 1812, il perçut sa vocation sacerdotale et missionnaire dès l'enfance et la mena de façon personnelle et originale. Au lieu d'entrer au grand séminaire de Coutances, suffisamment riche en vocations, son dévouement le poussa à se faire incorporer au diocèse de Beauvais, où les prêtres manquaient. Ordonné prêtre par Mgr Gignoux en 1844, il fut six ans curé de Montagny. Il fit si bien que les gens des environs appelaient ses paroissiens "les Dévots de Montagny"...

Apprenant les difficultés religieuses des territoires coloniaux, il s'inscrivit au Séminaire du Saint-Esprit, à Paris, et fut envoyé à la Réunion. Au Bois-des-Nèfles tout était à faire : il n'y avait pas d'église, pas de presbytère, pas d'école, pas de fidèles. Il se mit courageusement à l'œuvre. Onze ans plus tard, il laissait-là une paroisse modèle. Nommé à Sainte-Suzanne, il continua son œuvre de dévouement avec la même ardeur, mais sur un champ plus vaste. Après deux années, il fut muté à Saint-André, où il montra la même ardeur Sa santé en souffrit et l'obligea à suivre une saison thermale à Vichy.

A son retour, Mgr Maupoint le nomma curé de Notre-Dame de la Délivrance àSaint-Denis. Depuis quelques années, il songeait à entrer dans la congrégation du Saint-Esprit. Il s'y décida quand il sentit qu'on songeait à lui pour certains honneurs. Il entra au noviciat à 54 ans, et l'année suivante en 1867, il fut envoyé àCayenne, en Guyane. Les fièvres le minèrent au point que les médecins exigèrent son retour en France.

Après son congé, il s'embarqua en 1880 pour l'île Maurice, où il fut nommé curé du Grand-Port. Soucieux de la beauté du matériel comme du spirituel de sa paroisse, il veillait également au bon ordre de sa communauté spiritaine. Il semblait aussi -vigoureux qu'à vingt ans. Mais depuis la Guyane, la goutte cheminait traîtreusement dans son organisme. Il mourut brusquement le 8 août 1882, à 70 ans. Après des funérailles où tous voulurent être présents, le conseil paroissial, heureux de trouver des comptes en si bonne situation, décida d'ériger un monument digne de lui au cimetière de Mahébourg. Il l'avait bien mérité !

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