Paul est né à Strasbourg le 19 octobre 1922, d’une fratrie de 4. Très jeune, il
s’intéressait à la musique, mais a fini par détester sa professeur de piano: à
la fin d’une leçon d’arpège ses doigts étaient endoloris à cause des coups de
baguette. Il a définitivement abandonné le piano. Il a fréquenté le lycée à
Strasbourg et sentant l’appel du Seigneur, il est entré chez les spiritains. Il
fit le noviciat et ses études de théologie à Paris, puis à Rome de 1947 à 1949.
Ordonné prêtre en 1948, il fut affecté en Guinée. En 1958, il rejoint le
Sénégal. À Saint Louis du Sénégal, il était chargé des émissions religieuses à
la radio.
Revenu en France en 1972, il se met au service du diocèse de
Strasbourg et reçoit comme mission de coordonner la catéchèse spécialisée pour
l’enfance inadaptée. Il exerce cette mission avec dévouement et compétence
pendant de nombreuses années, formant dans ce cadre les stagiaires de l’Institut
de Pédagogie religieuse. C’est lors de ces formations que j’ai rencontré Paul.
Pour des raisons de santé, son médecin lui a déconseillé de conduire une
voiture, un moment difficile de renoncement lui qui aimait avec passion ce
«métier» de passeur d’évangile aux plus pauvres, à ceux que, avant lui, on
pensait qu’ils n’étaient pas capables de comprendre et donc de recevoir les
sacrements… c’est à cette époque qu’il s’est lié d’amitié avec un cercle de psy
qu’il rencontrait tous les mardis.
En 1994, il fut nommé prêtre coopérateur
à la paroisse St Jean-Baptiste, il y œuvra bien au-delà de ses 75 ans, fidèle au
poste pour la catéchèse, les messes et l’accompagnement spirituel.
Affaibli
par l’âge, il s’est fait de plus en rare à Lingolsheim. Resté frondeur toute sa
vie, il n’a pas voulu intégrer de communauté spiritaine. Mme Jung l’a soigné et
gardé chez elle pendant les dernières années de sa vie. Après quelques jours
d’hospitalisation, il a rendu «tablier» à Celui qui l’avait envoyé dans sa Vigne
et qui lui a préparé une place dans la Maison du Père, le 17 avril 2013.
Les
obsèques furent célébrées à la paroisse St Jean Baptiste devant une nombreuse
assistance, venue rendre un dernier hommage à cet homme de conviction, au
contact simple, une silhouette que l’on n’est pas prêt d’oublier.
Martin SCHEER