Le Père Jean-Claude DANIELOU

Né : le 31 octobre 1935 à St-Pol de Léon (29);
Profès : le29 septembre 1955 à Cellule
Prêtre: 30 juin 1963 à Chevilly;
Décès: 28 août 2015 à Morlaix.

AFFECTATIONS:
FRANCE:
Strasbourg (64-65; Institut Catéchétique); GABON: Ndendé (65-81; vicaire puis curé); Tchibanga (81-87; Vicaire); Moabi (87-95; curé); Lébamba (95-99; vicaire); FRANCE: Maison-Mère (99-2000; Recyclage AFM); Saint Pierre et Miquelon (2000-2009; vicaire); Auteuil (2010-2014); Langonnet (2014-2015; Retraite)

C'est dans une famille qui connaissait déjà les spiritains par son cousin, le P. Rousseau, que Jean-Claude va orienter sa vocation vers la mission. Il commence son petit séminaire à l'Abbaye de Langonnet. Puis, ce sera le noviciat à Cellule. Il devait célébrer ses 60 ans de vie relieuse le 29 septembre dernier.
Ordonné prêtre en 63 à Chevilly, il fait une année de formation catéchétique à Strasbourg avant de partir en mission au Gabon.
En 65, il part pour le Gabon où il restera 35 ans: il est nommé dans le sud du pays: N'Dendé, Tchibanga, Moabi, Lebamba comme vicaire ou comme curé: on ne pouvait guère changer de région car l'investissement pour les langues et les cultures demandait du temps. Il apprendra une langue locale: le punu.
La vie dans les missions était plutôt spartiate. L'eau, c'était la motopompe ou la citerne. La lumière, c'était le groupe électrogène ou la lampe à pétrole. Le ravitaillement, c'était aléatoire. Jean-Claude avait une spécialité, sans doute héritée de sa famille de maraîchers du Haut Léon: le jardinage. Partout où il passait, il y avait un beau jardin et un beau verger qui permettaient de varier le menu. Pour vivre, chaque mission avait une petite entreprise: menuiserie, parpaings, boutique où l'on vendait du pétrole. Il fallait trouver des revenus pour le ministère: à Lébamba, un centre de formation de catéchistes pouvait recevoir une vingtaine de couples pendant un an.
Une telle vie n'a été possible dans la durée que parce qu'elle a été vécue en communauté. Les confrères vivaient assez isolés mais se réunissaient régulièrement pour partager et prier.
L'un des points forts de Jean-Claude, c'est qu'il savait prendre son temps: du temps pour écouter les gens, pour parler avec eux. C'est dans l'écoute, la durée et la disponibilité que se créent les vrais liens surtout quand on est de cultures ou de pays différents.
En 98, Jean-Claude revient en France pour une année de recyclage, puis les supérieurs lui demandent de partir avec son cousin Jean-Pol Moal à St-Pierre-et-Miquelon où il passera 9 ans. Grand changement: de l'équateur au grand nord mais il s'y est plu.
Avec l'âge, il est rappelé en métropole, à l'œuvre des Apprentis d'Auteuil pour un ministère d'accueil, d'écoute et de liturgie à la chapelle Ste Thérèse.. Il met toujours la même minutie à préparer ses homélies.
Dans une vie où tout le monde est pressé, il saura prendre le temps d'écouter et de parler avec les gens du quartier, les paumés qui cherchent une aide mais aussi les confrères de sa communauté. Un jeune confrère africain de sa communauté disait de Jean-Claude: "c'est un des seuls qui est toujours là et avec qui on peut parler et échanger".
En 2014, l'âge et la santé l'obligent à se diriger vers l'Abbaye de Langonnet pour une retraite bien méritée car il se sent très fatigué. Il navigue entre l'Abbaye et sa famille et c'est là que le Seigneur le rappelle le 28 août.
Que le Seigneur l'accueille et lui parle au creux de l'oreille, lui qui a su si bien écouter et accueillir les autres.
Alain ROUQUET
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