Le Père Paul DELAUNAY,
décédé à Paris, le 12 mai 1917,
à l'âge de 40 ans.


Paul Delaunay naquit le 20 octobre 1877, à La Riche (Indre-et-Loire). Ouvrier peintre, à 18 ans il partit pour le tour de France et, dans les villes où il séjourna, il fréquenta les œuvres de jeunesse. Pendant son service militaire, encouragé par son aumônier, il entreprit l'étude du latin. À sa libération, il entra au noviciat de la congrégation du Saint-Esprit et fit profession le 20 octobre 1905. Ordonné prêtre le 28 octobre 1909, à la consécration à l'apostolat du 10 juillet 1910, il fut désigné pour le Congo.

Le 9 décembre 1910, le Pie X, bateau de la mission de Brazzaville, arrivait devant le village de Bétou, sur l'Oubangui, avec Mgr Augouard pour présider à la fondation de cette mission confiée au P. Marc Pédron, secondé par le P. Paul Delaunay et le F. Camille Steinmetz.

Quelque temps plus tard, le P. Delaunay écrivait : « La population, préparée par quelques uns des leurs, venus à Brazzaville recevoir le baptême, était bien disposée ; je parle des enfants et des hommes jusque vers 30 ans. Les vieux, encore plus ou moins féticheurs, ne nous voient pas d'un bon œil, mais, tenus par la crainte du poste militaire, ils nous laissent tranquilles. Pendant plus de quatre mois, nous n'avons pas eu de chapelle. Nous disions la messe dans un petit abri de 4 m sur 2 m 30, puis, ayant fait notre maison provisoire, nous avons réservé un endroit pour y dire la messe chaque jour. »

Pour la Pentecôte 1911, une chapelle était construite, provisoire aussi, avec un bel autel fait par le F. Camille. La chapelle définitive fut inaugurée en décembre 1913 et les le travail de l'ancien ouvrier peintre lui donnèrent un gracieux aspect.

Le P. Delaunay précisait : « Le Père supérieur m'a chargé de l'œuvre des enfants. C'est une œuvre de catéchisme. J'en ai actuellement 26 ; je leur fais l'école, puis des classes de chant, et je les surveille pendant le travail manuel. Ces enfants sont destinés, s'ils persévèrent, à être pour nous d'excellents auxiliaires près des autres, dans leurs villages. »

Le 11 avril 1915, il annonçait : « Depuis dix mois on me dit que j'ai la maladie du sommeil et qu'il me faudrait rentrer en France pour me soigner. mais la guerre étant survenue, je suis obligé de rester ici. Après la guerre, peut-être me fera-t-on rentrer… Mais il me semble que j'aurai honte d'aller voir mes amis, car ce n'est pas courageux de revenir quand il n'y a plus de danger… »

On ne put attendre la fin de la guerre pour le rapatrier et le P. Delaunay débarqua à Bordeaux le 11 novembre 1916. On le conduisit d'abord à l'Institut Pasteur, puis à la maison mère, rue Lhomond. Dans les mois qui suivirent, son état ne cessa de s'aggraver. Il supporta ses souffrances avec une résignation très édifiante pour ceux qui l'entouraient, Les crises d'urémie se succédaient à intervalles rapprochés, les tremblements nerveux ne le quittaient pas. Au matin du 12 mai 1917, il s'endormit dans la paix du Seigneur. -
D'après la Semaine religieuse du diocèse de Tours

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