Le Père Jean DELCOURT,
décédé le 19 mars 1996, à Chevilly,
à l'âge de 87 ans.


Né le 11 mai 1908, à Valenciennes (Nord). Profession le 8 septembre 1931, à Orly. Prêtrise le 2 octobre 1932, à Chevilly. Affectations : Cameroun, à Édéa et Saint-André, de 1933 à 1939. Mobilisé, à Douala, Dakar, Cotonou et Algérie, 1939-1940. Professeur au séminaire d'Oran, en 1941-1942. En France, professeur à Cellule, en 1942-1943. A Paris : animation missionnaire, de 1943 à 1945. Cameroun, cathédrale de Douala, de 1945 à 1948. En France, professeur à Mortain, de 1948 à 1951 ; à Lille et Paris, animation missionnaire, de 1951 à 1957. Au Congo, à Pointe-Noire, de 1957 à 1964. En France, à Lille, animation missionnaire, de 1964 à 1966. En Mauritanie, à Nouakchott, de 1966 à 1971. Au Sénégal, chancelier-archiviste à Dakar, et curé de Gorée, de 1971 à 1987. En France, retraite à Chevilly, de 1987 à 1996.

La vocation de Jean Delcourt s'est éveillée ou précisée au collège, puis à Rome, où le jeune docteur en philosophie fut conquis par Mgr Shanahan à l'idée d'être missionnaire. Du coup, il gagna le noviciat, compléta sa théologie et partit pour le Cameroun.

Survient la guerre et commence alors pour lui un long parcours, de Douala à Dakar, puis, après l'armistice de 1940, de Dakar à Cotonou, par voie de mer ; de Cotonou en Algérie, par le désert. A Oran, l'évêque le retient pour enseigner la philosophie au séminaire. Rentré en France, le voilà à Cellule, encore pour enseigner, la théologie cette fois. Brève parenthèse pour la propagande missionnaire et c'est le retour, à Douala. Mûri, cordial, il a assez observé les gens et les choses pour projeter ses réflexions dans son premier livre : Ngi Yobot au Cameroun. Il était écrit que cette carrière, déjà bien dispersée par les événements, continuerait son cours capricieux : on le rappelle en France pour y être professeur à Mortain, puis, fondateur, avec le P. Videlo, d'une maison à Lille et propagandiste. On le demande à nouveau en Afrique, au Congo cette fois-ci. Il a reçu de Mgr Fauret la consigne de rédiger un livre sur Mgr Carrie.

Après quoi, il revient à Lille, puis repart, pour la Mauritanie, tout juste érigée en diocèse ; mais là, lui pèse une activité trop réduite. Accueilli au Sénégal, il y trouve la stabilité à Dakar, comme chancelier-archiviste, une partie de la semaine et à Gorée, comme curé d'une paroisse peu accaparante. A Dakar ou à Gorée, il garde la passion des recherches historiques et il livre ses découvertes, surtout dans le domaine de la traite des esclaves, par des émissions à Radio-Sénégal, des articles de revue et une brochure.

Dix-sept ans de vie active au Sénégal en ont fait un octogénaire, qui a la sagesse de rentrer en Europe. A Chevilly, il ne perdit pas le goût de la lecture, ni de la parole ; parfois pessimiste, son jugement restait aigu et lucide. -
André Terlet - PM, n° 221.

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