Le Père Charles DEMAISON,
décédé à Giez (Haute-Savoie),
le 29 août 1915,
à l'âge de 47 ans.


Charles Demaison est né le 12 mai 1868, à Faverges (Haute-Savoie). Après ses études secondaires au petit séminaire diocésain, il entre au scolasticat spiritain de philosophie et de théologie, à Chevilly, le 8 novembre 1888. Il y fait profession (comme on le faisait à l'époque, à la fin des études théologiques) le 15 août 1893, et reçoit son obédience pour le Congo français.

Il part de Marseille le 10 octobre 1893. Parvenu au vicariat apostolique de Loango, il remplit les fonctions d'économe dans différentes missions : Sette-Cama, Mayumba et Buanza. Mais la maladie le force à revenir en France Après quatre années à peine de présence au Congo.

En octobre 1897, il est nommé économe de l'école apostolique de Seyssinet. A la suite des décrets gouvernementaux de 1902 et de la loi votée en mars 1903, les établissements scolaires tenus par des religieux doivent fermer. Le P. Demaison et le supérieur de Seyssinet, recherchent, dans le nord de l'Italie, un nouvel emplacement pour l'école et leur choix se porte sur la ville de Suse. Une fois le transfert effectué, il reste deux ans à Suse, avant d'être nommé économe à Chevilly.

Les problèmes de santé lui barrent le chemin vers l'Afrique, mais il obtient de partir au Canada, pour rejoindre la communauté de Saint-Alexandre. Il s'embarque au Havre le 4 avril 1908. L'essai ne répond pas à ses espérances et, le 17 novembre 1910, il est de retour au Havre.

Il sera désormais définitivement incorporé à la Province de France. Il retourne à Suse, mais, de moins en moins satisfait pour sa santé, il entre dans une période de changements fréquents et de temps de repos.

En juillet 1914, il est mobilisé. Il est autorisé , en attendant les ordres des autorités militaires, à séjourner dans sa famille. Il y rend des services ; il aide aussi le curé de la paroisse… jusqu'à cette fatale journée du 29 août 1915.

Il aidait ce jour-là un paysan qui rentrait sa récolte. Il s'agissait de prendre des gerbes sur la tête et de les monter dans un grenier auquel on accédait pas un escalier étroit, raide et sans main courante. A un endroit, il fallait se baisser ; le P. Demaison, non prévenu par celui qui le précédait, heurte l'obstacle avec sa charge et fait une chute de deux mètres. Par malheur, il tombe sur la partie saillante d'un banc ; celle-ci pénètre entre la clavicule et la première côte, faisant une blessure d'où le sang s'échappe en abondance. On court chercher prêtre et médecin. Celui-ci se déclare impuissant. Le prêtre s'agenouille auprès de lui, lui suggère et récite tout haut l'acte de contrition et l'absout. « M'avez-vous compris, lui dit-il ensuite, êtes-vous en paix ? » Le P. Demaison, faisant un effort, prend sa tête et la met contre la sienne, sans rien dire. Il est alors transporté chez lui, où il expire au début de l'après-midi.

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