Le Père Alfred DEMANGE
décédé le 22 novembre 1997 à Leimbach (68), âgé de 67 ans
inhumé à Blotzheim, le 26 novembre


Né: 28.01.30, Gertwiller (67). Profès : 08.09.50, Cellule. Prêtre: 02.07.59, Blotzheim AFFECTATIONS FRANCE : Strasbourg, études (59-60) ; Blotzheim, professeur (60-67); Mulhouse, vicaire (67-78) ; Vieux-Thann, curé (78-97)

Alfred Demange était l'aîné dans la famille d'un modeste ouvrier d'usine dont le métier était cimentier. Elle avait donné à son rejeton un bon ensemble de qualités humaines et chrétiennes, qui s'épanouirent en vocation au moment de la Première communion et l'ont soutenu dans la suite de sa formation à Saverne. Aussi bien, les témoignages de ses maîtres et de son curé font l'éloge d'un jeune homme irréprochable, dévoué, désintéressé, au point d'attirer les quolibets de camarades moins zélés...

Son scolasticat a été largement interrompu par le service militaire en Allemagne (53-54) et, en vue d'obtenir le baccalauréat, un long séjour à Blotzheim, lui-même coupé par six mois en Algérie (55-57). L'inévitable bachotage intensif, l'indiscipline des enfants (cet âge est sans pitié) " agissent sur son caractère, déjà versatile, sentimental, un peu ombrageux ". Sa santé donne alors des inquiétudes (maux de tête, troubles du sommeil).

Il aime l'étude. Destiné d'abord à l'enseignement en Martinique, il passe une année à la communauté de Strasbourg, avec le P. Videlo, et rend des services à l'aumônerie de Kehl. Finalement il n'ira pas aux Antilles, l'état de santé de ses parents, de sa mère en particulier, rendant sa présence en Alsace souhaitable. Il revient donc à Blotzheim, où il enseigne pendant sept ans. Il mène de front sa classe et des activités extérieures, telles que le chant choral ou la prédication. A l'école, cet homme de bonne stature, à la voix de stentor, retrouve les difficultés de discipline qui avaient troublé son premier séjour. Cela provoque des tensions. Malgré un attachement profond à la. congrégation, et en accord avec elle, il quitte l'école et la vie commune, pour le ministère en paroisse à Mulhouse. Il découvre avec enthousiasme la pastorale, et désormais y applique toutes ses forces

Nommé plus tard curé de Vieux-Thann, où il succède au P. Othon Decker, il assume par le fait plusieurs paroisses voisines auxquelles il se consacre à plein. Ses paroissiens ont apprécié son abord facile, chaleureux, sa conversation enrichissante, son art de réconforter, sa foi et sa confiance dans l'avenir. Il poursuit la formation spirituelle des Scouts et Guides de France. Il maintient ou restaure de vieilles traditions populaires comme la fête en l'honneur de Notre-Dame des Ménétriers à Vieux-Thann ou la bénédiction de Saint-Blaise à Leimbach... Il encourage les quatre chorales paroissiales.

Dans les derniers temps, le coeur se fatiguait au point de donner parfois l'alerte. Il semble qu'il ait eu une défaillance cardiaque dans sa voiture, comme déjà en 1961. Cette fois-ci, il est mort sur place sans qu'on ait pu le ranimer. C'était le jour de sainte Cécile : les mélomanes qui partageaient sa passion pour la musique et les chants n'ont pas manqué de le remarquer. C'était aussi " Em Gottesthal ", dans la Val-Dieu ! Rendez-vous à ne pas manquer, car " il avait une passion pour Dieu et pour l'homme. Il faisait brûler cette flamme pour Dieu qu'il a su mettre dans le coeur de chacun "
(P. Gaschy).

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